« Omar el-Béchir et d’autres (personnalités) ont été inculpés pour incitation et participation au meurtre de manifestants », selon un communiqué du Procureur.
L’inculpation de l’ancien président, actuellement emprisonné à Khartoum, fait suite à une plainte déposée pour la mort d’un médecin durant des protestations à Burri, un quartier de l’est de Khartoum, selon la même source.
Dans son communiqué, le Procureur général a recommandé l' »accélération des enquêtes sur les meurtres d’autres manifestants ».
Le Soudan est en proie depuis le 19 décembre à un mouvement de contestation inédit ayant poussé à la destitution le 11 avril par l’armée du président Béchir qui dirigeait le pays d’une main de fer depuis près de trois décennies.
Selon une association de médecins proche de la coordination des protestataires, l’Alliance pour la liberté et le changement (ALC), 90 personnes ont été tuées par les forces de l’ordre depuis le début des manifestations le 19 décembre.
Les autorités parlent quant à elles d’un bilan de 65 morts.
Omar el-Béchir fait l’objet de mandats d’arrêt de la Cour pénale internationale, pour des accusations de génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre commis dans le cadre du conflit au Darfour, ouest du Soudan.
Fin avril, le Conseil militaire de transition, au pouvoir depuis la destitution du président Béchir avait refusé de l’extrader, laissant cette éventuelle décision à un futur gouvernement civil.