Les Emirats et l’Arabie saoudite sont inquiets de la poursuite des manifestations au Soudan, secoué depuis décembre par un mouvement de contestation populaire, et de leurs conséquences sur leurs intérêts.
Le 21 avril, ces deux pays du Golfe ont promis un soutien de 3 milliards de dollars à Khartoum, dont 500 millions sous la forme de dépôts à la Banque centrale du Soudan.
« Il est totalement légitime pour des pays arabes de soutenir une transition ordonnée et stable au Soudan », a déclaré sur Twitter Anwar Gargash, ministre d’Etat émirati aux Affaires étrangères.
M. Gargash a parlé d’une transition combinant « les aspirations populaires avec la stabilité institutionnelle », avant d’ajouter: « Nous avons fait l’expérience d’un chaos total dans la région et, raisonnablement, nous n’avons plus besoin de cela ».
L’Arabie et les Emirats sont allergiques aux bouleversements incontrôlés comme ceux qui ont plongé en 2011 la Libye dans le chaos ou abouti à la montée des Frères musulmans, leur « bête noire », en Egypte.
Les manifestations au Soudan ont été déclenchées le 19 décembre par le triplement du prix du pain, annoncé par le gouvernement dans un pays à l’économie exsangue, avant de se muer en contestation contre le président Omar el-Béchir, destitué par l’armée le 11 avril après 30 ans de règne sans partage.
Le principal groupe de la contestation a appelé mardi à une marche d’un million de manifestants d’ici deux jours après l’annonce par les militaires au pouvoir que leur chef dirigerait le futur Conseil conjoint avec les civils.