La jeune femme de 30 ans, avait peu de chance d’être élue au Parlement.
En effet, Leila Ali Elmi, était située en vingt et unième position sur la liste des Verts. Mi-septembre, elle a pourtant obtenu 1467 des votes des électeurs, devançant tous les autres candidats.
Une belle victoire pour Leila Ali Elmi, encartée depuis cinq ans, et qui n’avait pour le moment occupé que la fonction de suppléante au conseil d’arrondissement de son quartier.
Le 24 septembre, l’élue a fait son entrée au Parlement à Stockholm, devenant ainsi la seule femme voilée à y siéger et la première députée d’origine somalienne.
Peu connue jusque-là sur la scène politique suédoise, la jeune femme s’est pourtant faite remarquer pour son travail à Göteborg, deuxième ville de Suède où 8 500 des 560 000 habitants sont nés en Somalie.
Leila Ali Elmi y travaille en effet comme interprète, aidant les immigrés dans leur démarche administratives, elle-même arrivée en Suède à l’âge de 2 ans pour fuir la guerre civile.
« J’ai toujours eu des avis tranchés, je suivais ce qui se passait à la télé, dans les journaux. J’ai décidé de m’engager », a t-elle confié à propos de son engagement en politique.
Son élection, elle n’y croyait pas. Pour elle, cela prouve qu’il est « possible de faire campagne dans les banlieues » et souhaite ainsi « inspirer les jeunes », rapporte le magazine M du Monde.
Pour autant, Leila Ali Elmi ne fait pas l’unanimité. Déjà, certains lui reprochent d’avoir mené une partie de sa campagne en somalien.
« A quel point Leila Ali Elmi peut-elle être indépendante du groupe qui l’a promue ? Va-t-elle s’engager principalement sur des questions qui profitent aux Somaliens ou aux musulmans ? », a même interrogé Ivar Arpi, un éditorialiste suédois.
Sur les réseaux sociaux, la jeune femme doit également faire face à des commentaires haineux la qualifiant « d’extrémiste ». Certains estiment aussi qu’elle a profité d’un « vote clanique », celui de la communauté somalienne.
« Cela montre que ceux qui me critiquent ne savent pas grand-chose à ce sujet, car la communauté exclut les femmes. En tant que femme, il serait impossible de mener une campagne basée sur l’appartenance à un clan », a répondu Leila Ali Elmi au journal Aftonbladet.
Celle-ci espère que son apparence et ses origines seront vite mises de côté, pour se concentrer sur des problématiques beaucoup plus importantes.
« Je viens d’une banlieue et j’ai grandi dans une banlieue, la question qui compte pour moi est la politique de l’école. Dans les zones défavorisées sur le plan socio-économique, les écoles sont très mauvaises, nous devons nous concentrer sur l’école », a t-elle fait savoir.