Pendant que, du côté de la France, le candidat de la droite à la présidentielle, François Fillon, a tenu à rappeler qu’il était gaulliste, mais surtout « chrétien de surcroit », on ne cesse de rappeler, depuis plusieurs mois déjà, les racines judéo-chrétiennes de la France, mais également de l’Europe. A quelques encablures de l’Hexagone, le discours politique ressemble étrangement à celui-ci. En Suisse, pas de présidentielle en vue mais une place importante à prendre à la chancellerie de l’Etat du Valais. Et le leader de l’Union démocratique du centre (UDC), parti conservateur et nationaliste, est bien déterminé à la conquérir.
Et pour espérer arriver à la chancellerie de l’Etat du Valais, le leader du parti d’extrême droite, Oskar Freysinger, use d’une réthorique qui ressemble étrangement à celle utilisée par nos politiques. Mais là où, en France, on parle de judéo-christianisme, du côté helvétique, on estime plutôt que « l’Europe doit repenser le monde et revenir à ses racines… gréco-latines. » Une façon d’occulter le judaïsme. Mais pour en arriver à utiliser cette expression, la droite suisse s’appuie sur le philosophe et théologien saint Thomas d’Aquin. Ce dernier propose une conciliation de la raison grecque et de la foi catholique. Rappelons que si le parti semble donc anti-judaïsme, il ne manque pas pour autant de fustiger l’Islam. L’UDC avait, en 2015, estimé que l’Islam était incompatible avec le droit suisse. Le patron du parti, Oskar Freysinger, avait été l’un des fers de lance de la fronde anti-minarets lors d’une votation qui consistait à interdire les édifices musulmans trop hauts.