Tout est, une nouvelle fois, parti d’un simple tweet de Donald Trump, comme si la politique étrangère se jouait sur le réseau social. « Nous avons vaincu l’EI en Syrie, ma seule raison d’y être », a indiqué le président américain, qui annonce ainsi le départ des 2 000 soldats américains présent sur ce théâtre d’affrontements. En retirant les forces américaines de Syrie, les Etats-Unis abandonneraient ainsi le dossier syrien et confirmerait le rôle de premier plan de la Russie. C’est désormais Vladimir Poutine qui sera l’arbitre du conflit.
Une position de force de la Russie en Syrie mais également dans toute la région, et notamment dans le dossier iranien. La Maison-Blanche estimait en effet que l’influence iranienne était importante en Syrie et la présence sur le sol de Bachar el-Assad des militaires américains avait pour objectif de contenir cette influence. De quoi inquiéter Benyamin Netanyahu, qui a assure qu’Israël « saura se défendre » seul face à la menace iranienne venue de Syrie.
Ce retrait annoncé est également un message envoyé à Bachar el-Assad : James Jeffrey, le représentant spécial de la diplomatie américaine pour la Syrie, estime qu’il faut un régime « fondamentalement différent » en Syrie mais a finalement annoncé que la Maison-Blanche ne voulait pas se « débarrasser d’Assad. »
Vladimir Poutine a réagi à l’annonce de Donald Trump en expliquant que cette dernière était « juste » et se permet désormais d’être plus exigeant, se plaignant qu’il n’y ait pas encore de « signes » de départ des forces américaines. « Donald a raison. Je suis d’accord avec lui », a asséné le président russe, prévenant par ailleurs qu’il faudrait compter à l’avenir sur lui dans le dossier syrien, puisque, si « des coups sérieux » ont été portés à l’EI en Syrie, on n’a pas à l’abri de « débordement » sur le sol syrien ou « dans d’autres pays. »