Le tifo a fait beaucoup de bruit. Le week-end dernier, dans les tribunes de l’ASAM Aïn M’lila, à quelques dizaines de kilomètres de Constantine, les supporters ont hissé une grande banderole représentant Donald Trump et le roi Salmane d’Arabie Saoudite avec une illustration de la mosquée al-Aqsa et une inscription : « Les deux faces d’une même pièce. »
Forcément, le tifo n’est pas passé inaperçu du côté de Riyad. Les autorités algériennes ont tenu, mardi dernier, à présenter officiellement leurs excuses au royaume wahhabite. C’est le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, qui a été chargé de transmettre aux Saoudiens les regrets de l’Algérie. C’est en tout cas ce qu’a affirmé l’ambassadeur saoudien en Algérie, Sami Alsaleh. Ces « actes irresponsables (…) ne reflètent pas l’opinion du peuple algérien » a indiqué le diplomate.
« Formellement, il n’y a pas eu d’excuses », rétorque l’entourage d’Ahmed Ouyahia, cité par Jeune Afrique. Le Premier ministre aurait, selon le magazine, « juste assuré à son invité saoudien que ces actes n’engageait en rien l’Algérie et le gouvernement algérien. »
Quoi qu’il en soit, pour avoir osé critiquer le roi saoudien à propos de la décision américaine de déclarer Jérusalem comme étant la capitale d’Israël, les supporters d’Aïn M’lila pourraient bien avoir des problèmes. Une enquête judiciaire a en effet été ouverte « sur l’incident de la banderole portant atteinte au souverain saoudien », indique le ministre algérien de la Justice.
Le ministre algérien affirme que le peuple algérien est « attaché aux valeurs de fidélité et de loyauté », mais surtout « hostile à l’atteinte à ses frères, particulièrement ceux qui l’ont soutenu durant sa guerre de Libération pour le recouvrement de sa souveraineté nationale. » L’offociel algérien rappelle que « le roi Salmane Ben Abdelaziz Al Saoud, en 1956, prince de la région de Riyad, a été à la tête du Fonds de solidarité mis en place par le roi Saoud pour le soutien du peuple algérien dans sa guerre de libération. »