Cette visite, initialement prévue sur deux jours, sera toutefois écourtée, a annoncé le Premier ministre israélien à la suite d’un tir de roquette en provenance de la bande de Gaza dans la nuit de dimanche à lundi, qui a fait sept blessés légers en Israël.
M. Netanyahu a indiqué qu’il rentrerait dans son pays aussitôt après sa rencontre avec Donald Trump, promettant de riposter « avec force » à cette « attaque criminelle ».
Un tête-à-tête est prévu dans le Bureau ovale lundi en milieu de journée. Le président américain espère manifestement donner un coup de pouce au Premier ministre israélien, un homme « dur, intelligent, fort » selon ses propres termes.
Pour leur troisième rencontre à Washington, le président de la première puissance mondiale offrira au Premier ministre un cadeau de taille: l’officialisation de la reconnaissance de la souveraineté israélienne sur la partie du plateau du Golan syrien occupée et annexée par l’Etat hébreu.
Israël a conquis une grande partie du Golan syrien (1.200 km2) lors de la guerre des Six Jours en 1967, avant de l’annexer en 1981. Cette annexion n’a jamais été reconnue par la communauté internationale.
Si le milliardaire républicain a assuré la main sur le coeur que cette initiative n’avait rien à voir avec le scrutin pour renouveler la Knesset, il est difficile de ne pas voir un signe fort dans le calendrier de cette annonce.
Pour Benjamin Netanyahu, qui se présente comme l’homme le mieux placé pour gérer les relations avec les Etats-Unis et son impétueux président, ce geste atteste de leur « amitié ».
« Est-ce que la rencontre de Netanyahu avec Trump demain (lundi) peut l’aider à se faire réélire? Comme disait ma grand-mère à propos de sa soupe de poulet, ça ne peut pas faire de mal », résumait d’un tweet Aaron David Miller, ancien diplomate américain, négociateur dans plusieurs administrations démocrates comme républicaines.
Panneaux publicitaires géants
Au pouvoir depuis une décennie, M. Netanyahu est sous la menace d’une inculpation pour corruption présumée dans trois affaires. Et l’ancien chef d’état-major Benny Gantz se présente comme un adversaire sérieux pour les élections du 9 avril.
Le tête-à-tête dans le Bureau ovale aura lieu le même jour qu’une allocution de ce dernier à Washington, lors de la conférence du lobby pro-israélien Aipac.
Si d’autres présidents américains ont bien sûr entretenu des relations étroites avec des dirigeants israéliens au cours des décennies écoulées, l’alignement entre MM. Trump et Netanyahu est, à de nombreux égards, sans précédent.
Depuis son intronisation en janvier 2017, l’ancien homme d’affaires de New York a multiplié les gages en faveur de l’Etat hébreu, avec en particulier la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël en décembre 2017, et le transfert de l’ambassade américaine de Tel-Aviv dans la ville sainte au mois de mai suivant.
Et, même à distance, le locataire de la Maison Blanche est déjà bien présent depuis des semaines dans la campagne: les partisans de M. Netanyahu ont affiché aux entrées de Jérusalem et Tel-Aviv des panneaux publicitaires géants des deux hommes se serrant la main.
A Washington, Benjamin Netanyahu pourrait revendiquer une autre victoire diplomatique: la Première ministre roumaine Viorica Dancila a promis dimanche que son pays allait déménager son ambassade en Israël de Tel-Aviv à Jérusalem, un transfert qui serait en rupture avec la position européenne et auquel s’oppose toutefois le président roumain.