Ce mardi, le prince héritier saoudien doit s’arrêter quelques heures en Tunisie, alors qu’il a entamé une tournée de quelques pays musulmans pour développer « la coopération et les contacts avec les pays frères dans l’ensemble des domaines », comprenez : trouver des alliés après l’affaire Khashoggi. C’est sur ordre du roi, « soucieux de renforcer les relations du royaume aux niveaux régional et international », selon Riyad, que MBS a donc décidé de voyager en Mauritanie, en Algérie et, donc, en Tunisie.
Ce qui n’est pas forcément du goût des journalistes locaux. Car pour eux, MBS est sans aucun doute l’initiateur du meurtre de Khashoggi. « La Tunisie ne s’honore pas en recevant une personne impliquée dans un crime odieux contre un journaliste, qui mène une guerre contre le Yémen et qui n’a aucun respect pour les droits de l’Homme », a ainsi déclaré la secrétaire générale du syndicat national des journalistes qui a affiché, sur sa devanture, une illustration de MBS une tronçonneuse à la main.
Au siège du syndicat des journalistes en #Tunisie avant la visite du prince héritier saoudien pic.twitter.com/pIqv81L7Z4
— Bassam Bounenni (@bbounenni) 25 novembre 2018
Même son de cloches chez les membres de l’association des femmes démocrates, qui a également affiché sur sa façade un message à destination du prince héritier. Contre la venue de MBS, représenté cette fois avec un fouet, ce message indique que « le bourreau des femmes n’est pas le bienvenu. »
Affiche sur la façade de l’association des femmes démocrates contre la venue de MBS prévue demain en Tunisie. Il y a ecrit : « le bourreau des femmes n’est pas le bienvenu. » #ATFD #tunisie #tunisia pic.twitter.com/q0GqbNa69J
— Akim Rezgui (@akimrez1) 26 novembre 2018
La population semble ne pas vouloir non plus de MBS en Tunisie : une centaine de personnes ont manifesté lundi soir dans le centre de Tunis, à l’appel d’une dizaine d’organisations. Ainsi pouvait-on lire, sur des affiches, « Bin Salman, criminel de guerre » ou encore « bourreau d’enfant. » La visite du prince héritier risque d’être plus mouvementée que prévu.