Lors d’une rencontre à Ryad avec la secrétaire générale adjointe de l’ONU pour les Affaires politiques Rosemary DiCarlo, le chef de la diplomatie saoudienne Ibrahim al-Assaf et Abdel Aziz Hamad Aluwaisheg, haut responsable du Conseil de coopération du Golfe (CCG), « ont tous deux exprimé leur soutien aux efforts de l’émissaire » pour mettre un terme au conflit, a déclaré Eri Kaneko, porte-parole de l’ONU, lors d’un point-presse.
Rosemary DiCarlo, en visite pour deux jours dans la région, avait été envoyée en Arabie saoudite après des accusations de partialité proférées en mai par le président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi à l’égard de Martin Griffiths.
Le président yéménite avait accusé le médiateur de prendre le parti des rebelles Houthis, contre lesquels le gouvernement yéménite est en guerre avec le soutien depuis 2015 d’une coalition dirigée par l’Arabie saoudite. L’ONU avait démenti tout parti pris.
Rosemary DiCarlo a aussi rencontré à Ryad le président Hadi. Les discussions ont été « productives », indique un communiqué de l’ONU sans autre détail.
La situation au Yémen doit à nouveau être examinée par le Conseil de sécurité le 17 juin.
Dans une déclaration publiée plus tard, le Conseil de sécurité exprime « son plein soutien » à l’émissaire onusien et aux avancées obtenues sur le terrain depuis les accords de Stockholm en décembre. La plus haute instance de l’ONU demande toutefois aux belligérants de redoubler d’efforts pour les mettre en oeuvre alors que des dossiers, comme celui d’un échange massif de prisonniers, restent dans l’impasse.
Médiations difficiles
Le Yémen avait accusé M. Griffiths en mai de permettre aux rebelles de rester dans la ville stratégique de Hodeida (ouest) et dans son port, contrairement à ce que prévoient les accords conclus en Suède sous l’égide de l’ONU.
Les Nations unies avaient fait état le 14 mai du retrait des Houthis du port de Hodeida et de deux autres ports proches mais des responsables gouvernementaux avaient dénoncé une « manipulation », accusant les rebelles d’en remettre le contrôle à des garde-côtes leur étant favorables.
Dans son communiqué, le Conseil de sécurité juge « positivement » ce début de retrait, tout en appelant les parties à pleinement respecter un cessez-le-feu autour de Hodeida et à s’engager dans l’échange de prisonniers.
Depuis près de cinq ans, trois émissaires onusiens se sont succédé pour tenter de mettre un terme au conflit au Yémen, en ayant souvent maille à partir avec les belligérants.
Martin Griffiths est en fonctions depuis février 2018. Il a pris la suite du Mauritanien Ismail Ould Cheikh Ahmed, avec lequel les Houthis avaient rompu les contacts et dont le prédécesseur –le Marocain Jamal Benomar– avait démissionné en 2015 après l’entrée en guerre de l’Arabie saoudite.
Le conflit au Yémen a fait des dizaines de milliers de morts, dont de nombreux civils, selon diverses organisations humanitaires. Environ 3,3 millions de personnes sont toujours déplacées et 24,1 millions, soit plus des deux tiers de la population, ont besoin d’assistance, selon l’ONU.