Ryad mène une coalition militaire depuis 2015 au Yémen pour appuyer les forces du gouvernement reconnu par la communauté internationale contre les rebelles Houthis, soutenus par l’Iran.
Le conflit au Yémen a tué des dizaines de milliers de personnes, dont de nombreux civils, selon diverses organisations humanitaires et l’ONU évoque régulièrement la pire crise humanitaire en cours dans le monde.
« La trêve annoncée du Yémen est perçue positivement par le royaume, qui l’a toujours souhaitée et espère qu’elle sera effectivement appliquée », a tweeté le prince Khaled ben Salmane.
Le 21 septembre, les Houthis avaient annoncé contre toute attente être prêts à faire la paix avec Ryad, réitérant même leur proposition de trêve malgré la poursuite des raids aériens de la coalition.
L’Arabie saoudite avait réagi avec prudence à cette initiative inattendue, affirmant qu’elle jugerait les Houthis « sur leurs actes et non leurs paroles ».
Le prince Khaled ben Salmane a par ailleurs accusé l’Iran d' »exploiter » la situation au Yémen et de « fuir la responsabilité de ses actes terroristes ».
Les Houthis ont revendiqué les attaques du 14 septembre contre deux installations pétrolières saoudiennes majeures, qui ont conduit à la réduction temporaire de la moitié de la production du premier exportateur mondial de brut. Mais l’Arabie saoudite et les Etats-Unis accusent l’Iran d’en être à l’origine, ce que nie Téhéran.
L’Iran se défend d’armer les Houthis (en violation d’un embargo imposé par l’ONU) comme l’en accusent Ryad et Washington, mais dénonce régulièrement l’intervention saoudienne au Yémen.
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a déclaré la semaine dernière dans un entretien à l’agence officielle Irna que « la fin de la guerre au Yémen » était « la solution » à l’escalade des tensions régionales.
Les rebelles Houthis ont envoyé ces dernières semaines des signaux jugés contradictoires, appelant à la trêve et se félicitant, au même moment, d’attaques contre les forces loyales au gouvernement yéménite.
Lundi, ils ont libéré 290 prisonniers, initiative saluée par l’émissaire de l’ONU pour le Yémen, Martin Griffiths, et qui entre dans le cadre d’un accord conclu en Suède pour une désescalade en décembre 2018.