Hier, 63 sénateurs (contre 37), dont des républicains et des démocrates, ont donné leur feu vert à un débat sur une résolution bipartisane visant à cesser tout soutien militaire à Ryad.
Déjà votée en mars, cette résolution avait échouée avec seulement 44 voix pour. Mais depuis l’assassinat le 2 octobre, du journaliste Jamal Khashoggi au consulat d’Arabie saoudite à Istanbul et l’implication avérée du royaume, la donne semble avoir changé.
Si le président des États-Unis continue d’apporter son soutien au prince saoudien Mohammed ben Salmane, le Congrès lui, menace de prendre plusieurs mesures pour sanctionner le royaume.
Mais parmi les 37 sénateurs qui ont voté contre cette résolution mercredi, au moins cinq d’entre eux auraient reçu de l’argent de groupes de pression pro-saoudiens. C’est ce que révèle un article d’Al Jazeera reprenant une enquête du Center for International Policy (CIP).
Parmi les sénateurs concernés figurent Roy Blunt, John Boozman, Richard Burr, Mike Crapo et Tim Scott. Ils auraient tous reçu des sommes d’argent d’entreprises représentant les intérêts saoudiens entre 2016 et 2017.
Blunt, l’un des deux sénateurs du Missouri, a reçu au moins 19 200 dollars. Des sommes allant de 1 000 à 2 500 dollars pour les autres.
Selon le CIP, l’Arabie saoudite est l’un des 10 pays les plus influents en matière de lobbying aux États-Unis. L’année dernière, le royaume aurait dépensé au moins 24 millions de dollars pour influencer la politique américaine et l’opinion publique.