Dans une lettre ouverte, écrite par Gilbert Roger, sénateur socialiste de Seine-Saint-Denis, et signée par quelque 153 parlementaires, ces derniers exhortent le Président François Hollande à reconnaître l’Etat palestinien avant la fin de son quinquennat. « La France doit marquer sa volonté de sortir de l’impasse sur ce conflit (entre Israël et Palestine, ndlr) en réaffirmant solennellement, au nom du droit inaliénable à l’autodétermination, que le peuple palestinien est fondé à se doter d’un Etat. Il en va du respect du droit international comme de la sécurité d’Israël », peut-on lire. Ils poursuivent en évoquant l’incohérence de la position française sur la question : « La France ne peut prôner dans ses expressions officielles la solution à deux Etats et n’en reconnaître qu’un seul. Nos actes doivent désormais suivre nos mots. (…) Monsieur le président, montrez-vous à la hauteur de l’enjeu et ne manquez pas ce rendez-vous avec l’histoire, en reconnaissant dès à présent l’Etat de Palestine. » Cette lettre met François Hollande face à l’engagement 59 de sa campagne présidentielle de 2012, qui était de « soutenir la reconnaissance internationale de l’Etat palestinien et des négociations de paix au Proche-Orient. » En ce sens, le 2 décembre 2014, l’Assemblée Nationale avait voté à une large majorité, une résolution invitant le gouvernement français à reconnaître la Palestine, suivie quelques jours plus tard du vote d’une résolution similaire au Sénat, mais la décision finale ne peut être prise que par le Président de la République, dont la position est pour le moins ambigüe. A noter, parmi les signataires, l’absence de Benoît Hamon, qui avait pourtant assuré que, élu, il reconnaîtrait l’Etat palestinien.