L’an dernière, la commémoration du 17 octobre 1961, la première de l’ère Macron, n’avait pas donné lieu à une quelconque reconnaissance des crimes de la France contre des Algériens. Il y a six ans, au même moment de son mandat, le président Hollande avait rendu hommage à la mémoire des manifestants algériens tués à Paris. Un geste fort, puisque c’était la première fois qu’un président français reconnaissant que des Algériens avaient été victimes de la répression policière.
« Le 17 octobre 1961, des Algériens qui manifestaient pour le droit à l’indépendance ont été tués lors d’une sanglante répression, avait indiqué le président de la République il y a six ans. La République reconnaît avec lucidité ces faits. Cinquante et un ans après cette tragédie, je rends hommage à la mémoire des victimes. »
En campagne, et alors qu’il visait l’Elysée, Emmanuel Macron avait, lui, promis des « des actes forts sur cette période de notre histoire. » De passage en Algérie, il avait déjà fait un premier pas en admettant que la colonisation française était un « crime contre l’humanité », en faisant un pas en arrière sous la pression de la droite et de l’extrême droite notamment. Il a plus récemment cependant promis la vérité sur l’assassinat de Maurice Audin.
Si François Hollande avait fait un premier pas en 2011, Emmanuel Macron sera, de son côté, resté bien silencieux en 2017. Et en 2018 alors ? Un collectif de partis politiques français, d’associations et de syndicats ont publié une déclaration commune dans laquelle ils demandent au président français « un geste symbolique de reconnaissance et de condamnation de ce crime d’Etat. » Ce collectif dénonce « l’internement arbitraire, pendant la Guerre d’Algérie, d’Algériens dans des camps. » Il demande l’accès aux archives et un travail de recherche historique sur les événements du 17 octobre 1961.