Alors qu’ils ont mené une campagne de diffamation sur les réseaux sociaux contre le recteur de la Grande mosquée de Lyon, deux membres de Génération identitaire n’ont pas osé se présenter à leur procès.
« Nous avons affaire à des clandestins de l’action politique violente ». L’avocat François Saint-Pierre, qui a pris la défense du recteur de la mosquée de Lyon, Kamel Kabtane, a été ironique au moment de parler des militants de Génération identitaire accusés de « provocation publique à la discrimination, à la haine, à la violence » après avoir harcelé le responsable religieux, en réclamant notamment l’expulsion de ce dernier via une pétition.
Une sortie ironique, donc, qui résume bien le courage de Génération identitaire : les militants d’extrême droite ont en effet, dans cette affaire, toujours assumé leurs propos… sauf au moment de rendre des comptes à la justice. À l’époque des faits, Kamel Kabtane avait fait part de son inquiétude. Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, avait demandé la dissolution du groupuscule fasciste.
Sans les accusés, donc, l’avocat du recteur a estimé que son client avait été victime « d’un discours politique fondé sur les préjugés raciaux, qui présente un danger pour la paix sociale et la stabilité politique de la France ». Et ce après que la mosquée lyonnaise avait décidé de lancer un appel à la prière depuis son minaret, en pleine pandémie de Covid.
Génération identitaire avait lancé une pétition pour tenter de renvoyer le recteur dans « son pays d’origine », usant de l’accusation très pratique d’« islamisme ».
Clément Martin et Johan Salacroup, membres de Génération identitaires, sont allés encore plus loin, notamment avec la diffusion d’une photo du recteur mise en parallèle avec le terrorisme Salah Abdeslam.