Une délégation du Conseil mondial des communautés musulmanes (CMCM) s’est rendue en Chine où elle a défendu Pékin dans la répression contre les Ouïghours.
Arabie saoudite, Bahreïn, Égypte, Tunisie, Émirats arabes unis… À la lecture des noms de ces pays, on s’attendrait forcément à une condamnation ferme du sort réservé depuis plusieurs années aux Ouïghours par le régime chinois. Or, c’est loin d’être le cas. On le sait depuis longtemps : les pays du Golfe soutiennent la Chine dans le traitement inhumain des citoyens musulmans du Xinjiang, fait sous couvert de lutte contre le terrorisme. On ne s’attendait pas à ce que l’Égypte en fasse autrement. Mais pourquoi des dignitaires musulmans tunisiens ont-ils pris le parti de la Chine ?
Tout a débuté la semaine dernière, avec la visite d’une délégation d’érudits musulmans dans la province du Xinjiang. Parmi les personnalités présentes, notamment, des cheikhs de 14 pays musulmans. Évidemment, la visite a été largement médiatisée du côté de Pékin, où les télévisions d’État ont diffusé des reportages concernant cette visite.
De quoi choquer les Ouïghours, qui estiment qu’il s’agit de propagande. Certes, c’est le cas. Mais le plus choquant est que celle-ci soit faite par des dignitaires musulmans.
Les trente savants du Conseil mondial des communautés musulmanes (CMCM) se sont ainsi faits les porte-parole du gouvernement chinois. L’institution émirienne a pourtant pour but de « soutenir les musulmans » là où il sont minoritaires, contre « les actes de discrimination raciale ou de nettoyage ethnique ».
Mais en réalité, le CMCM faillit à sa mission régulièrement : après avoir pris le parti de la normalisation des relations entre Israël et le monde arabe, cette fois, c’est la Chine qui est défendue par l’organisation malgré la répression des Ouïghours.
Pour le CMCM, la Chine lutte simplement contre le terrorisme dans la province du Xinjiang. L’organisation adopte ainsi le discours officiel.