Dans le clan Hamon, un bon score à la présidentielle pourrait bien passer par un discours différent sur l’Islam. Et pour cause, le député des Yvelines est accusé par ses détracteurs de complaisance vis-à-vis de l’islamisme. En cause notamment, une petite phrase prononcée il y a quelques mois à propos de bars dans lesquels les femmes semblaient être absentes. Benoît Hamon avait déclaré, fort justement, que « historiquement, dans les cafés ouvriers, il n’y avait pas de femmes », avant d’ajouter : « Arrêtons de créer des guerres tout le temps. Oui, il y a des problèmes, mais ce n’est pas en jetant l’opprobre systématiquement qu’on arrivera à les résoudre. »
Interrogé ce dimanche par le JDD, Benoît Hamon a décidé de changer de discours. Comme la plupart de ses concurrents dans la course à l’Elysée, le socialiste a affirmé qu’il y avait en France « une montée du fondamentalisme et du communautarisme. » Le candidat de la gauche a été accusateur : cette « dérive sectaire, violente et fanatique » existe bien « au sein de l’Islam » et les « musulmans qui disent que cette dérive-là est extérieure à l’Islam » sont dans le « déni », a-t-il dit. Benoît Hamon a également accusé la République d’avoir « laissé se développer des ghettos sociaux et territoriaux. »
Malgré cette offensive, Benoît Hamon a tenu à rappeler qu’il était l’un des seuls candidats à respecter le principe de laïcité tel qu’énoncé dans la loi de 1905. Il faut, dit-il, « rappeler le principe absolu, la laïcité, et revenir à la loi de 1905, qui protège aussi bien la fille habillée en short que celle qui veut librement porter le foulard. » Car, rappelle-t-il, « la République, c’est la liberté de conscience et de religion, y compris quand elle est visible, tant qu’elle ne trouble pas l’ordre public. Il faut se référer à l’article 31 de la loi de 1905 », demandant que cette laïcité ne soit pas « un instrument antimusulman. »