mercredi 10 décembre 2025
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Ahmed Kathrada, ancien compagnon de route de Nelson Mandela, est mort

« Nous oublions parfois que la liberté a demandé énormément de sacrifices et que beaucoup des cicatrices n’ont pas encore eu le temps de guérir. Nous oublions parfois que 1994 n’était que le début d’un nouveau voyage et non la destination finale elle-même. » Quand Ahmed Kathrada se remémorait l’élection de Nelson Mandela à la tête de l’Afrique du Sud, il tenait à prévenir que l’apartheid était loin d’être un mauvais souvenir. En 2013, à L’Humanité, le compagnon de cellule de Nelson Mandela s’émouvait qu’« Israël viole toutes les lois internationales » et dénonçait une politique « pire que l’apartheid » subie en Afrique du Sud.

« La liberté n’est pas tombée du ciel »

D’origine indienne, Ahmed Kathrada a été député et conseiller du président Mandela de 1994 à 1999. « Oncle Kathy » – comme il était surnommé – avait été l’un des négociateurs à la fin des années 1980 lors de discussions entre le Congrès national africain et le régime blanc, devenant ainsi l’un des fers de lance de la chute de l’apartheid au début des années 1990. « C’était un révolutionnaire déterminé qui a donné sa vie entière au combat pour la liberté dans notre pays », résume son compagnon d’armes Derek Hanekom. Kathrada était issu d’une famille d’immigrés indiens du Gujarati. Arrêté en 1963, il fera vingt-six ans de prison. Sur cette détention, il dira simplement que « la liberté n’est pas tombée du ciel, nous avons combattu pour cette liberté, fait des sacrifices. »

La politique d’Israël « pire que l’apartheid »

Après sa retraite en 1999, Ahmed Kathrada a créé une fondation. Mobilisé pour la libération des prisonniers palestiniens, il avait, il y a quatre ans, voyagé au Proche-Orient. Il y décrivait une situation pire que celle qu’il avait connue en Afrique du Sud : « Par exemple, sous l’apartheid, il n’y avait pas un mur qui nous séparait des Blancs comme c’est le cas ici entre Israéliens et Palestiniens. Il n’y avait pas de check-points, il n’y avait pas de routes séparées », résumait-il. « Notre liberté en Afrique du Sud serait incomplète sans la liberté du peuple palestinien », disait Mandela. Là-bas, Ahmed Kathrada a « vu de quelle manière l’armée israélienne détruit des hameaux. (…) C’est inimaginable. » Il s’était indigné qu’Israël invite les dirigeants du Parti national « qui ont mis en place l’apartheid en Afrique du Sud en 1948 » et qui, pendant la Seconde guerre mondiale, avaient… soutenu Hitler.

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