Fin 2016, il annonçait vouloir « reprendre le combat contre cette imposture qu’est le concept d’islamophobie. » Pour Alain Jakubowicz, qui tweetait alors avec le hashtag #IdiotsUtiles, « pour l’Islam politique, ‘l’Arabe’ victime de racisme est devenu le ‘musulman’ victime d’islamophobie. » Celui qui estime que « le concept d’islamophobie est un détournement de la lutte contre le racisme antimusulman qui n’a rien à voir avec l’antiracisme » pourrait bien être nommé à la tête de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) par le Premier ministre français Edouard Philippe.
Christine Lazerges, professeur de droit et ancienne députée, est l’actuelle présidente de la CNCDH. Après deux mandats, celle-ci est atteinte par la limite d’âge et ne pourra donc pas postuler à sa propre succession. En fin d’année, c’est probablement Alain Jakubowicz qui sera donc le candidat le mieux placé pour remplacer Christine Lazerges. L’évocation appuyée de son nom, explique Mediapart, a créé « un réel émoi au sein de la vénérable institution, fondée en 1947 par René Cassin. » Selon le journal en ligne, au sein de la CNCDH, « on craint fortement que la nomination d’une personnalité aussi clivante, et à la parole aussi vive, n’affaiblisse la position de la France au sein des Nations unies. »
Effectivement, la nomination au poste de président de la CNCDH d’Alain Jakubowicz pourrait faire perdre la France dans la course à la présidence de du Conseil des droits de l’homme de l’ONU. Il y a dix jours, les membres de la Commission nationale ont écrit au Premier ministre pour lui rappeler que la désignation du successeur de Christine Lazerges « sera observée tant au niveau national qu’international » et qu’« elle doit respecter la procédure issue des Principes de Paris qui supposent une audition et un choix fondé sur des critères objectifs et transparents. »
« Nous sommes particulièrement inquiets de la rumeur persistante annonçant la nomination à la présidence d’un candidat dont certaines prises de position radicales risqueraient d’empêcher l’institution de mener à bien ses missions », écrit plus concrètement l’association Inter-LGBT qui sait qu’Alain Jakubowicz, ancien président de LICRA, en plus de nier l’islamophobie, tient régulièrement des propos sexistes.