L’Algérie est le théâtre depuis le 22 février d’un mouvement de contestation sans précédent qui a poussé le président Abdelaziz Bouteflika à la démission en avril après 20 ans au pouvoir.
Ce mouvement réclame désormais le départ de l’ensemble des acteurs du « système » chaque vendredi lors de manifestations massives qui ont été jusqu’à présent accompagnées de peu de violences.
Dans un communiqué posté sur sa page Facebook, la direction générale de la sûreté nationale (DGSN) a indiqué que son directeur général Abdelkader Kara Bouhadba avait ordonné l’ouverture d’une enquête après la diffusion « une vidéo montrant des affrontements avec les forces de police, probablement lors de la manifestation de vendredi ».
La DGSN a souligné « la nécessité d’enquêter (…) pour déterminer les responsabilités et prendre les mesures imposées par la loi ».
Des échauffourées ont émaillé la fin de la manifestation vendredi à Alger quand des policiers ont arraché des drapeaux berbères des mains de manifestants ou ceux accrochés au sommet des réverbères près de la Grande poste, point de ralliement des manifestants.
La vidéo, largement diffusée sur les réseaux sociaux, montre notamment deux hommes à terre en train de se faire rouer de coups par des policiers qui font aussi usage de leurs matraques.
Le président intérimaire Abdelakader Bensalah a proposé mercredi un dialogue pour préparer la présidentielle –dont la date n’est pas encore fixée– dans lequel ni les autorités politiques ni l’armée ne seraient impliquées, excluant aussi les personnalités à l’affiliation partisane.
Cette proposition n’a pas calmé les manifestants qui ont de nouveau protesté pour un 20e vendredi consécutif, réclamant le départ de tous les anciens fidèles du président déchu.