A force de flirter avec l’extrême droite, Horst Seehofer a fait connaître à son parti, l’Union chrétienne-sociale (CSU), un camouflet lors du scrutin régional en Bavière. Autrefois acquise au parti allié de celui de la chancelière Angela Merkel, la Bavière n’a voté qu’à 37 % pour le CSU. Bien loin de la majorité absolue promise habituellement au parti chrétien de Horst Seehofer. La SPD, autre allié de Merkel, a lui aussi perdu du terrain, culminant à moins de 10 %.
Si le parti d’extrême droite AfD (Alternative pour l’Allemagne) a réuni 10,2 % des suffrages, ce sont les Verts qui sont les grands vainqueurs de l’élection bavaroise. Le parti écologiste termine deuxième, à 17,5 %, et est ainsi la deuxième force politique du Land. Troisième, le parti Electeurs libres a réuni 11,6 % des voix.
La chancelière a dû se réveiller avec la gueule de bois : Horst Seehofer, avec qui elle a des désaccord cruciaux, est peut-être en train de précipiter sa chute. La CSU n’a pas réussi à rallier les voix de l’extrême droite ni celles du centre. Pour gouverner en Bavière, la CSU devra trouver un allié. Les Electeurs libres sont les mieux placés pour créer une coalition. Les Verts pourraient également trouver un terrain d’entente avec Horst Seehofer et imposer leur politique environnementale à la CSU.
En ce qui concerne Horst Seehofer, il pourrait bien prendre acte de son échec en quittant le gouvernement fédéral. De quoi fragiliser ce dernier ? Réponse le 28 octobre avec une autre élection, en Hesse cette fois. Si la CDU perd le scrutin, nul doute qu’Angela Merkel pourrait bien voir son gouvernement fédéral s’effondrer.