Décidément, l’élève est en train de rattraper le maître. Le vice-Premier ministre Matteo Salvini n’a jamais caché une certaine admiration pour Mussolini, allant jusqu’à le citer en déclarant avoir « beaucoup d’ennemis, beaucoup d’honneur », l’été dernier. De plus en plus proche du Duce, Salvini suit également une politique de plus en plus proche des thèses fascistes de l’Italie des années 1920.
En 1923, l’Italie avait notamment fait passer un décret royal « sur l’application de la taxe sur les enseignes. » Il était stipulé dans le texte que, « en cas des enseignes rédigées dans une langue étrangère, les frais de redevances sont obligatoires et sont quadruplés. » En 1940, Mussolini faisait passer un texte interdisant « d’utiliser des mots étrangers dans les noms des entreprises industrielles ou commerciales et dans les activités professionnelles. »
Près d’un siècle plus tard, Salvini suit donc les traces de Mussolini. Le vice-Premier ministre italien milite actuellement pour un « couvre-feu ethnique » des épiceries et supérettes. Le politique d’extrême droite veut faire fermer à 21 heures les supérettes tenues par des étrangers. « Ce n’est pas une initiative contre les magasins étrangers, mais pour limiter les abus et les irrégularités de certains magasins — presque tous gérés par des citoyens étrangers — qui sont devenus des refuges pour ceux qui troublent l’ordre public », se défend Salvini.
Les opposants de Matteo Salvini estiment que le gouvernement ne peut créer de loi discriminatoire à l’encontre de certains propriétaires d’entreprise. Mais la volonté de Salvini montre que l’Italie glisse doucement mais sûrement vers une politique extrémiste. La preuve avec le transfert de migrants qui avaient été accueillis dans un village de Calabre vers des centres d’hébergement. Des transferts forcés qui ont fait bondir les associations locales.