A croire que le QatarBan a rendu euphorique le gouvernement israélien… Hier, le ministre de la Défense, Avigdor Lieberman, qui rêve — souvenons-nous — de « décapiter à la hache » les Arabes israéliens et de « transporter les prisonniers palestiniens en autocars jusqu’à la mer Morte pour les y noyer », a indiqué que les Palestiniens et les Israéliens était « plus proches que jamais » d’un accord de paix. Sauf que ce potentiel accord semble se dessiner unilatéralement. « Si quelqu’un arrive avec des accords comprenant tous les Etats arabes modérés, y compris l’ouverture des ambassades, du commerce et des vols directs, je crois que cela obtiendra une grande majorité à la Knesset et sera favorablement accueilli parmi la population », a indiqué le ministre israélien, qui semble oublier que, pour parapher un accord, il faut être deux. Or, depuis la rupture des relations diplomatiques entre l’Arabie Saoudite et le Qatar, le Hamas est esseulé et devrait donc être logiquement exclu de toute discussion avec Israël en vue d’un accord de paix.
Pas de négociation en vue avec les Palestiniens
Avigdor Lieberman ne porte d’ailleurs pas le Hamas dans son cœur. « Nous devons combattre le Hamas comme les Américains ont combattu les Japonais. Les Américains ont vaincu le Japon sans occupation terrestre, rendant une occupation militaire absolument superflue », déclarait-il il y a quelques années. Ennemi inconditionnel de l’organisation palestinienne mais aussi de l’Etat perse, Lieberman semble dans un état second depuis que l’Arabie Saoudite, l’Egypte, Bahreïn ou encore les Emirats Arabes Unis se sont rangés derrière les Etats-Unis contre l’Iran. « Sans perdre de temps, il faut œuvrer au renversement du régime fou de Téhéran », avait également déclaré le ministre de la Défense qui voit cette nouvelle alliance objective qui se dessine avec l’Arabie Saoudite donner lieu à un règlement du conflit israélo-palestinien en faveur de l’Etat hébreu. Il faut dire que parler d’accord de paix alors que la colonisation n’a cessé de s’étendre cette année — avec l’annonce, cette semaine, de la construction de 3 000 nouveaux logements de colons en Cisjordanie occupée — est tout de même gonflé. Les Israéliens ne cachent d’ailleurs pas leur volonté d’écrire un accord qui leur serait favorable sans même en discuter la teneur avec les Palestiniens. « Il y a un changement qui se passe. Pas nécessairement avec les Palestiniens, mais dans certaines parties du monde arabe, ils comprennent qu’Israël n’est pas l’ennemi », a ainsi indiqué le Premier ministre israélien Netanyahu à l’annonce du QatarBan.