Une fois le costume de Premier ministre de Manuel Valls déposé au placard, la langue de ce dernier se délie. Il est désormais un « homme libre » et il le dit haut et fort. Invité à une série de conférences organisées par l’International Institute for Counter-Terrorisme, Manuel Valls a tenu à parler d’Islam, d’Israël mais également de l’Arabie Saoudite. Concernant « l’Islam radical », Manuel Valls a affirmé qu’« il y a une responsabilité du wahhabisme de l’Arabie saoudite » dans l’expansion du terrorisme en Afrique. « Chacun doit être mis devant ses responsabilités, les états, les organisations mais aussi les citoyens », a ajouté le député. L’ancien Premier ministre a semble-t-il retourné sa veste en un temps record. En effet, il y a encore un an et demi, Manuel Valls affirmait au micro de Jean-Jacques Bourdin : « Nous partageons, avec l’Arabie Saoudite, un certain nombre de visions stratégiques. »
« L’antisionisme est une nouvelle forme de l’antisémitisme »
Il y a un an, Manuel Valls avait ensuite appelé à « arrêter les hypocrisies » concernant le royaume wahhabite et, là aussi, avait appelé à « assumer » la « relation stratégique » avec l’Arabie Saoudite. A l’époque, la France avait décerné au prince héritier du royaume, Mohammed ben Nayef, la Légion d’honneur. Il faut dire que les quelque 10 milliards d’euros de contrats négociés lors du passage à Riyad du Premier ministre de l’époque avaient dû peser dans la balance. Et en ce temps-là, Manuel Valls ne voyait aucune indécence au fait de discuter avec un pays qui applique la peine de mort, bombarde le Yemen et diffuse la doctrine wahhabite à coup de pétrodollars. Le mot d’’indécence’ amènerait, disait-il alors, « à considérer que nous ne pouvons pas discuter avec des pays qui ont soit la peine de mort, soit qui n’ont pas des régimes considérés comme pleinement démocratiques. » Outre le fait de ne plus être fervent soutien des Saoudiens, Manuel Valls a, lors du sommet organisé en Israël, redit que « l’antisionisme est une nouvelle forme de l’antisémitisme. » Il a d’ailleurs été « particulièrement heureux que le président Macron, à l’occasion de l’anniversaire douloureux du Vel’ d’Hiv’, reprenne exactement cette formule. »