Près de soixante-dix personnes ont été exécutées en Arabie Saoudite depuis le début de l’année 2017. Rien qu’en juillet, on dénombre vingt-six exécutions, soit près d’une par jour. Du côté d’Amnesty International, on s’inquiète du sort réservé à quatorze hommes. En effet, la Cour suprême saoudienne a confirmé il y a quelques jours la peine de mort de ces hommes qui ont été condamnés lors d’un procès collectif. Leur tort ? Avoir participé à des manifestations. « En confirmant la condamnation de ces hommes, les autorités saoudiennes ont démontré leur détermination impitoyable à avoir recours à la peine de mort comme moyen de réprimer la dissidence et de neutraliser les opposants politiques », indique Samah Hadid, directrice des campagnes pour le Moyen-Orient à Amnesty International.
34 chiites sous le coup d’une décapitation
Alors que la communauté internationale s’est mobilisée pour qu’une issue favorable soit trouvée suite à l’arrestation de Khulood, qui avait déambulé en mini-jupe, le verdict du procès de ces quatorze hommes semble, lui, n’intéresser que peu de monde. Or, sans pression internationale, la décapitation les attend car, aujourd’hui, seul le roi saoudien peut annuler leur condamnation à mort. Amnesty International dénonce « un simulacre de procès qui viole les normes internationales d’équité des procès ». D’autant que les familles des condamnés ne reçoivent pas d’informations de la part des autorités locales. L’organisation dénonce « une augmentation préoccupante du nombre de peines de mort prononcées contre des dissidents politiques en Arabie saoudite depuis 2013, y compris contre des membres de la minorité chiite » et rappelle qu’« au moins trente-quatre membres de la communauté chiite saoudienne – ce qui représente 10 à 15 % de la population – sont actuellement sous le coup d’une peine capitale. »