Un responsable de la Maison-Blanche est allé très loin, mardi dernier. Sur la chaîne MSNBC, Sebastian Gorka, l’assistant adjoint de Donald Trump, a voulu défendre son président qui n’a pas condamné l’attaque dont a été la cible une mosquée près de Minneapolis. La Maison-Blanche ne commentera pas cet acte, dit-il, tant que « l’enquête ne sera pas finalisée ». Surtout, le responsable estime que cette attaque à la bombe artisanale pourrait être « un faux crime de haine » provoqué par « des gauchistes ». Le gouverneur du Minnesota Mark Dayton avait, lui, rapidement dénoncé « un acte criminel et terroriste ». Donald Trump préfère, de son côté, « attendre et voir » si l’explosion n’était pas un coup monté.
De quoi exaspérer Asad Zaman, responsable du CAIR (Council on American-Islamic Relations) dans le Minnesota. « Je trouve ce commentaire scandaleux et offensant. Attendre qu’une enquête soit terminée n’a pas été quelque chose que Trump a fait lorsque les auteurs étaient musulmans », explique-t-il, parlant d’« hypocrisie » de la part du président américain. « Cela empêche-t-il le président d’exprimer sa sympathie pour les membres du lieu de culte qui a été attaqué? », demande Asad Zaman. Pour Ibrahim Hooper, directeur de la communication du CAIR, Donald Trump « doit vraiment se prononcer contre ce type d’acte » car, considère-t-il, son silence ressemble à un « soutien tacite » à l’islamophobie.
Sebastian Gorka va d’ailleurs plus loin que Donald Trump dans sa sortie sur MSNBC. Pour lui, un acte d’un extrémiste antimusulmans semble impossible. « Il n’y a pas de loup solitaire. Vous le savez bien. C’était une expression inventée par la dernière administration pour rendre les Américains stupides », a indiqué le responsable de la Maison-Blanche. Avant d’ajouter : « Il n’y a jamais eu d’attaque sérieuse ou un complot sérieux qui n’ait été lié à Daesh ou à al-Qaïda. » L’assistant adjoint de Donald Trump semble avoir oublié l’attaque à la bombe à Oklahoma, en 1995, perpétrée par un membre de l’extrême droite américaine, Timothy McVeigh. Le silence de Donald Trump est en tout cas assourdissant dans ce dossier.