Les Etats-Unis et la France commercent avec les pays du Golfe. Les deux pays viennent de signer deux gros contrats, l’un pour des hélicoptères, l’autre pour des armes. Stupeur.
Trente Caracal du groupe français Airbus Helicopters commandés par le Koweït, des chars, véhicules blindés, mitrailleuses lourdes et munitions vendus à l’Arabie Saoudite par les Etats-Unis. En tout, ces deux contrats historiques vont rapporter environ un milliard d’euros pour chacun des deux pays occidentaux. Des deals qui font du bien dans la période actuelle. Mais à l’heure où l’on s’interroge sur l’influence des pays du Golfe sur les terroristes, notamment concernant le financement de ces derniers, ces deux contrats font tâche. Aux Etats-Unis comme en France, la guerre idéologique fait rage avec le Golfe, mais ces deux Etats n’hésitent cependant pas à faire affaires avec leurs meilleurs ennemis. Pourquoi ?
La France « n’oublie pas ses valeurs »
En France, Manuel Valls a indiqué récemment vouloir geler les financements étrangers des mosquées françaises. En ligne de mire, les pays du Golfe, pourvoyeurs de salafistes, selon le Premier ministre. Mais, après avoir négocié des accords commerciaux avec le ministre de l’Intérieur saoudien Mohamed ben Nayef, Manuel Valls se félicite cette fois du contrat passé par Airbus Helicopters avec le Koweït. Lorsqu’il s’agit de business, les convictions passent au second plan. Avec, pour le Premier ministre, une question pour se dédouaner : « Est-il indécent de se battre pour notre économie, nos emplois ? » Si Manuel Valls assure que la France « n’oublie pas ses valeurs », le nouveau contrat signé avec le Koweït montre qu’en termes économiques, les pays du Golfe sont des alliés, là où l’Hexagone les combat lorsqu’il s’agit d’influence religieuse.
L’Arabie Saoudite, « partenaire régional stratégique » des Etats-Unis
Du côté des Etats-Unis, la situation est différente. USA et Arabie Saoudite sont en froid depuis l’annonce d’un projet de loi qui permettrait aux familles des victimes du 11-Septembre de traîner le royaume wahhabite devant les tribunaux internationaux. Ryad avait menacé de vendre ses bons du Trésor américain. Finalement, c’est sur le terrain économique que les deux pays se réconcilient. Oublié, le rôle trouble de l’Arabie Saoudite dans les attentats du 11 septembre 2001, l’argent n’a pas d’odeur. Les Etats-Unis indique que la vente d’armes au royaume du Golfe « contribuera à la politique étrangère et à la sécurité nationale des Etats-Unis en permettant d’améliorer la sécurité d’un partenaire régional stratégique qui a été et qui continue d’être un acteur leader pour la stabilité politique et les avancées économiques du Moyen-Orient. »