Plus de 104 000 signatures. La pétition lancée par l’ONG SumOfUs et qui demande à AXA de « cesser de faire du profit sur la colonisation de la Palestine » a été largement soutenue. L’organisation non gouvernementale accuse le géant français de l’assurance de « bafouer le Droit International en finançant Elbit Systems, fleuron israélien de l’industrie de l’armement, sordidement célèbre pour avoir fourni des armes interdites qui ont déjà fait des centaines de victimes innocentes palestiniennes. »
SumOfUs déplore également qu’AXA soit actionnaire de trois grandes banques israéliennes « qui toutes participent à la colonisation illégale de la Palestine. » Pour l’ONG, « le métier d’un assureur est pourtant de protéger les familles, leur domicile et leur biens des risques de la vie, pas de les mettre en péril comme ce que fait AXA en participant à l’entreprise coloniale israélienne. »
Ce mercredi, avec le mouvement BDS et plusieurs autres organisations (Attac, Solidaires ou encore l’UJFP), SumOfUs va se rendre devant le palais des Congrès de Paris, en marge de l’assemblée générale d’AXA, pour remettre sa pétition aux dirigeants de l’entreprise et demander que « cesse toute collaboration avec les fabricants d’armes et les banques israéliens. »
« AXA met en danger les familles palestiniennes en finançant à la fois la fabrication des armes utilisées contre elles et les infrastructures d’occupation », explique Leyla Larbi, chargée de campagne à SumOfUs qui s’étonne du décalage entre les actes et le discours d’AXA « qui vante son engagement en matière d’investissements responsables et qui a déjà rompu ses liens avec des fabricants d’armes. »
L’entreprise Elbit Systems est notamment accusée d’avoir produit des armes utilisées contre les civils en Palestine, notamment des armes chimiques à base de phosphore blanc utilisées lors des bombardements de Gaza en 2009 et 2014. Le groupe israélien a également participé à la construction du mur dressé en territoires occupés.
Dans une récente déclaration, AXA « nie fermement ces accusations malveillantes » publiées par SumOfUs. Le groupe assure qu’il « ne finance pas, directement ou indirectement, la production d’armes interdites par le droit international. » AXA admet cependant des « investissements dans les banques israéliennes ciblées par cette campagne » qui, selon le groupe, « n’ont absolument aucune vocation à financer l’expansion des territoires occupés. »