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A gauche, Benoît Hamon est-il le candidat naturel des musulmans de France ?

« La laïcité est un principe, pas une conviction. » Pour Benoît Hamon, les débat incessants autour de l’Islam pourrissent certainement la campagne présidentielle. Le candidat à la primaire de gauche espère s’imposer comme une alternative à ses concurrents. L’anti-Valls préfère en effet parler d’économie, de social et de la jeunesse. Et lorsqu’on l’interroge sur l’Islam, il se veut fédérateur là où ses opposants préfèrent diviser. Lors de son premier meeting de campagne, ce dimanche 28 août, Benoît Hamon a d’ailleurs ironisé sur le débat qui secoue actuellement l’Hexagone. « Aux yeux de nombreux Français, un bon musulman, c’est un musulman qui n’est pas musulman, c’est un musulman invisible », a-t-il asséné. Là où certains politiques appellent les musulmans à la discrétion sous couvert d’une laïcité dévoyée, Benoît Hamon préfère se poser en futur « président de la République pour qu’en France, un juif, une femme, un homosexuel, un musulman, n’aient plus à baisser la tête. »

Benoît Hamon dénonce « une forme d’hystérie politique très dangereuse »

Selon Benoît Hamon, le constat est pourtant clair : à gauche, « jamais les convergences n’ont été aussi fortes. » Mais l’ancien ministre ne manque pas d’égratigner Manuel Valls quant à son discours de soutien aux maires ayant interdit le burkini cet été. « Je me réjouis de la solidité de notre République quand elle rappelle le droit à notre Premier ministre », dit-il à propos de la décision du Conseil d’Etat de ne pas légitimer ces arrêtés municipaux. Comment Manuel Valls « a-t-il pu se trouver désavoué aux côtés des Sarkozy, Ciotti, Estrosi, Le Pen ? », demande-t-il. Benoît Hamon se sent plus proche de François Hollande, à qui il emprunte le slogan « Ni provocation, ni stigmatisation. » Pour le socialiste, la loi de 1905 « permettra à l’Islam de trouver en France une place comparable à celle des autres religions. » Mais pour ce faire, les valeurs de la République doivent être respectées, rappelle-t-il.

Celui pour qui il y a « une forme d’hystérie politique très dangereuse » sur les questions liées à l’Islam et à l’identité » espère calmer les choses en évitant de s’engouffrer dans des polémiques inutiles. Comme à propos du voilà à l’université. Le candidat à la primaire de gauche demande : « Pourquoi ouvrir une nouvelle polémique et stigmatiser nos compatriotes musulmans là où tous les présidents d’université affirment que le port du foulard ne suscite ni trouble à l’ordre public ni difficulté ? » Hamon refuse de décerner les bons points et de définir « qui sont les bons et les mauvais musulmans », et veut donner « davantage d’autonomie aux musulmans. » Une démarcation à gauche  originale, au moment où tout le monde veut parler d’Islam : « Le Premier Ministre est allé trop loin dans le fait de suivre Nicolas Sarkozy, qui suit Marine Le Pen », explique-t-il. L’air de rien, Hamon est en train de se concentrer sur les vraies questions, laissant les polémiques sur l’Islam aux membres les plus à droite de son parti politique.

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