Le ministère de l’Intérieur a en partie dévoilé la liste des membres du conseil d’administration de la future Fondation pour l’Islam de France. Une liste qui interpelle déjà…
On connaît, depuis ce lundi matin, le nom de la plupart des membres qui composeront la Fondation pour l’Islam de France qui sera présidée par Jean-Pierre Chevènement. Et le moins que l’on puisse dire est que la composition de cette fondation risque de faire parler d’elle. Car l’objectif principal de celle-ci était notamment de limiter l’influence de pays étrangers dans l’organisation de l’Islam de France. Or, les premiers membres cité par l’AFP comme étant nommés au conseil d’administration de la Fondation pour l’Islam de France sont… étrangers. L’agence de presse cite en effet l’écrivain marocain Tahar Ben Jelloun ou encore l’islamologue algérien, né en Arabie Saoudite, Ghaleb Bencheikh. Drôle d’idée pour le lancement de cette association, comme le soulignent certains internautes.
Arf ! Le truc en rien représentatif des musulmans. Tous nés hors de France, voire pas français #colonialisme https://t.co/AbYAjDK61e
— Al Kanz (@Alkanz) August 29, 2016
Le CFCM aura sa place au sein de la fondation
Autre point étonnant, la présence dans ce conseil d’administration de Kamel Kabtane, recteur de la mosquée de Lyon. Si Jean-Pierre Chevènement veut, comme il le souhaite, mettre en place une redevance sur le halal, la présence du patron de la mosquée de Lyon, qui certifie les produits halal via l’Association rituelle de la Grande mosquée de Lyon (ARGML), pourrait donner lieu à un conflit d’intérêts évident. Les mosquées de France se livrent une véritable bataille du halal et la décision du ministère de l’Intérieur de ne place que le patron de l’une d’entre elles au sein du conseil d’administration de la Fondation pour l’Islam de France est étonnante. Seule lueur d’espoir, peut-être, la présence au sein de ce conseil d’administration de Najoua Arduini-Elatfani, présidente du Club XXIe siècle, une association pour la promotion des jeunes talents français issus de la diversité.
Outre la liste des membres du conseil d’administration de la fondation, à laquelle s’ajoutent Anouar Kbibech, le président du Conseil français du culte musulman (CFCM), trois représentants de ministères et deux membres désignés par le « comité des donateurs », le ministère de l’Intérieur a donné quelques précisions supplémentaires quant à cette nouvelle association — il s’agira d’une nouvelle fondation et non de la reprise de la Fondation des œuvres de l’Islam de France —, comme le lancement, ce lundi matin, d’une « journée de consultations sur l’Islam de France. » Parmi les pistes évoquées, la mise en place d’une « contribution volontaire » de la part de la filière halal et l’adossement, à cette fondation, de plusieurs associations chargées du volet religieux et cultuel. La fondation interdira à ces associations affiliées de recevoir des financements étrangers.