L’Etat de Californie a adopté une nouvelle loi qui garantit un environnement scolaire plus protecteur pour les élèves issus des minorités religieuses, dont les musulmans.
« Safe Place to Learn Act » : le surnom de la loi AB 2845, entérinée par Jerry Brown, le gouverneur de Californie, a été rapidement trouvé. Elle vise à protéger les élèves issus des minorités – comme les Musulmans ou les Sikh principalement – contre le harcèlement scolaire du fait de leur appartenance communautaire. « C’est une loi de référence pour la Californie », n’hésite pas à qualifier Harjit Kaur, un représentant de la communauté sikh. « Elle permettra de freiner le harcèlement et la discrimination qui prolifèrent dans les salles de classe », poursuit-il.
La loi garantit en effet le droit à chaque élève de Californie de « pratiquer librement sa foi dans les écoles publiques ». Une avancée notable dans la mesure où les élèves musulmans notamment – y compris, ceux qui sont confondus avec ces communautés – sont la « cible privilégiée croissante des tentatives d’intimidation », renchérit Saad Sweilem, avocat spécialisé dans les droits de l’Homme au Conseil des relations américano-islamiques (CAIR) à Sacramento, interrogé par la chaîne de télévision NBC News.
Une loi adoptée à l’unanimité
L’avocat rend hommage à ces élèves, dont les témoignages ont permis à la loi de se concrétiser. « Ils ont raconté leurs expériences devant les membres de l’Assemblée », précise Sweilem, qui souligne « l’importance » du problème dans un contexte social et politique malsain à l’égard de ces communautés. Selon la Sikh Coalition, 50% des élèves sikh ont été soumis à des actes de harcèlement à l’école. Un pourcentage qui grimpe à 67% pour les élèves qui portent le turban.
Concrètement, la nouvelle loi procure aux enseignants, au personnel administratif et au reste de la communauté scolaire les moyens pour identifier et remédier au harcèlement et à la discrimination en salle de classe. Preuve de l’intérêt porté à ce sujet par les législateurs californiens, la loi a été approuvée à l’unanimité des 79 voix à l’Assemblée, et n’a obtenu que 3 voix contre (sur 37) au Sénat de l’Etat.