L’Arabie Saoudite, après près de neuf siècles d’utilisation du calendrier islamique, va passer au calendrier grégorien pour réaliser des économies. Explications.
En Arabie Saoudite, tout se vend. A condition que cela rapporte. Alors qu’il encaisse, chaque année, plus de 16 milliards d’euros grâce au tourisme religieux, le royaume wahhabite vient de décider de tirer un trait sur son calendrier islamique… pour économiser quelques millions d’euros. On est loin d’une charia qui concerne « la quasi-totalité des aspects politiques, économiques, sociaux et culturels » en Arabie Saoudite, comme le disait Mathieu Guidère, islamologue, en 2015. La fin du calendrier islamique permettra de travailler plus pour gagner autant. Le royaume va en effet passer au calendrier grégorien pour que ses fonctionnaires soient présents une dizaine de jours supplémentaires au bureau. Et ce, pour le même salaire.
La fonction publique va tailler dans ses effectifs
Une modification qui entre dans le cadre d’une série de mesures d’austérité qui viennent d’être prises par les autorités locales. Avec un objectif : compenser la chute des cours du pétrole. Mais que changera exactement le passage du calendrier islamique au grégorien ? C’est particulièrement la durée annuelle de travail : là où un mois dure 29 ou 30 jours dans le calendrier islamique de l’hégire, il en compte 30 ou 31 dans le calendrier solaire. Au final, les fonctionnaires travailleront donc une dizaine de jours supplémentaires grâce à (ou à cause de) cette mesure. Surtout, le royaume ne déboursera pas un riyal de plus en ce qui concerne les salaires. Une économie substantielle en vue, donc, puisque la fonction publique est l’un des premiers employeurs du pays. « Jusqu’à présent, tous les Saoudiens travaillaient dans la fonction publique », ironisait Pascal Devaux, expert de BNP Paribas dans le quotidien La Figaro. Après avoir décidé de baisser de 20 % les salaires des ministres, gelé ceux des fonctionnaires et annoncé des privatisations à venir ainsi qu’une baisse de la masse salariale des fonctionnaires, l’Arabie Saoudite continue donc sa route vers l’austérité.