La marque de haute couture Chanel a décidé d’habiller certains de ses mannequins d’une boutique américaine d’un hijab. Objectif : attirer une nouvelle clientèle.
En mars dernier, Dolce & Gabbana avait fait polémique jusqu’aux hautes sphères de l’Etat. La marque avait en effet proposé une collection de hijabs, qui avait fait réagir la ministre des Familles, de l’Enfance et des Droits des femmes, Laurence Rossignol, qui avait estimé qu’« entre la tenue des femmes et leurs droits, il y a un lien, parce que l’enjeu est celui du contrôle social sur les corps des femmes. » A l’époque, H&M, mais également Uniqlo, s’étaient elles aussi lancées dans la mode islamique. Il faut dire que le marché est florissant : selon Global Islamic Economy, en 2013, les consommateurs musulmans du monde entier avaient dépensé plus de 240 milliards d’euros en vêtements et en chaussures. D’après l’institut, ce chiffre pourrait même s’élever à 442 milliards d’euros d’ici 2019.
Attirer une clientèle étrangère fortunée
Pas étonnant, donc, que les marques se lancent dans cette mode « pudique. » Même les plus prestigieuses. On apprend en effet que l’enseigne de haute couture Chanel s’est elle aussi lancée sur ce créneau. Depuis quelques jours, on peut en effet apercevoir des mannequins portant des hijabs dans les vitrines de la boutique Chanel de Beverly Hills. Le Hollywood Reporter explique que Chanel désire attirer une clientèle étrangère fortunée « avec des références culturellement inclusives. » « Il est grand temps que ces marques prennent enfin soin de leurs clients », explique Nicole Pollard Bayme, une habitante de Los Angeles, qui explique que, dans les maisons de haute couture, « c’est l’argent qui parle. » Or, le secteur n’est pas au mieux de sa forme. Et attirer les clientes du Golfe, par exemple, semble être un véritable enjeu pour Chanel et les autres.