Suite à un document publié par les évêques de France, le Conseil théologique musulman prend à son tour la plume pour soutenir cette initiative et montrer que le dialogue interreligieux est important.
« Une majorité de Français a le sentiment de vivre dans une société de plus en plus injuste. » Il y a deux semaines, les évêques de France ont pris la plume pour appeler la France à « repenser le contrat social. » A l’aube de l’élection présidentielle, le Conseil permanent de la Conférence des évêques de France a publié un texte intitulé « Dans un monde qui change, retrouver le sens du politique. » Les évêques, dans ce document, se disent « préoccupés » par la situation française. « Il faudrait être sourds ou aveugles pour ne pas nous rendre compte de la lassitude, des frustrations, parfois des peurs et même de la colère, intensifiées par les attentats et les agressions, qui habitent une part importante des habitants de notre pays, et qui expriment ainsi des attentes et de profonds désirs de changements », écrivent-ils.
Le danger du « rejet de l’autre »
Une initiative saluée par le Conseil théologique musulman de France (CTMF), qui a écrit à la Conférence des évêques de France. Le texte des évêques est, indique l’institution musulmane, « sans conteste un plaidoyer pour le vivre-ensemble, comme il n’y en a pas eu ces dernières années. » Pour le Conseil théologique musulman de France, émanation de l’Union des organisations islamiques de France (UOIF), le fait que les évêques aient pris le temps de dire ce qu’ils avaient sur le cœur est « une initiative qui tombe à pic. » Les membres du CTMF dénoncent la tentation du « repli sur soi, la méfiance et, par ricochet, le rejet de l’autre. » Ils dénoncent également « que certains jouent à les attiser à des fins, semble-t-il, purement électoralistes. » Visant ainsi directement les candidats à la présidentielle de 2017.
Le Conseil théologique musulman de France félicite aussi l’ »écoute active, couplée d’une parole d’apaisement » des évêques, qui ont rédigé leur lettre « avec intelligence et responsabilité. » Ces derniers, ajoute le CTMF, ont « eu raison de faire comprendre que jamais nous ne pouvons remporter la guerre de la vie contre la mort, de l’amour contre la haine en nous divisant. » Le Conseil théologique souligne les « positions fermes et courageuses » prises par la Conférence des évêques « contre la stigmatisation (des) concitoyens de confession musulmane. » Le CTMF rappelle qu’il est « prêt à se joindre à toute initiative » prônant l’union et la culture, se disant « convaincu de l’urgence de la situation. »