Après sa visite en Jordanie hier, le secrétaire d’Etat américain est aujourd’hui à Bagdad en Irak. Il doit également se rendre dans les prochains jours dans les six pays du Conseil de coopération du Golfe : Arabie saoudite, Bahreïn, Emirats Arabes Unis, Koweït, Oman, Qatar.
Des pays alliés de Washington, que Mike Pompeo devra convaincre quant à l’implication des Etats-Unis dans les enjeux de la région. En effet, l’annonce sur Twitter du retrait militaire de Syrie en décembre dernier a déconcerté les alliés. Un départ précipité que les Etats-Unis tentent de nuancer désormais.
Le secrétaire d’Etat américain a déclaré qu’il voulait montrer que « les Etats-Unis sont toujours impliqués dans toutes les missions dans lesquelles ils se sont engagés ces deux dernières années ».
Afin de calmer les inquiétudes des combattants kurdes, Mike Pompeo a déjà annoncé lundi que la Turquie avait promis de les protéger. Il a évoqué également un retrait de Syrie « lent et coordonné » et parlé de « garanties pour les Kurdes ».
Concernant la coalition anti-jdihadistes dans laquelle sont engagés des pays occidentaux, Mike Pompeo a indiqué que le retrait militaire serait « extrêmement coordonné » pour ne pas « laisser de vides que les terroristes pourraient exploiter ».
Quant à Israël qui redoute l’influence de l’Iran dans le conflit syrien et ses ambitions dans la région, le responsable de la diplomatie a assuré que « le retrait de Syrie de toutes les forces sous commandement iranien » était toujours un des « objectifs » de Washington.
Au Caire, où il est attendu bientôt, le chef de la diplomatie doit aussi prononcer une allocution précisant la politique américaine au Moyen-Orient. Un écho au discours de Barack Obama il y a dix ans, au même endroit, où il avait annoncé vouloir faire table rase du passé entre les Etats-Unis et le monde arabo-musulman.
D’autres dossiers importants devraient être évoqués pendant cette tournée, comme l’affaire Khashoggi, bien que Donald Trump nie toujours la responsabilité du prince hériter Mohammed ben Salman dans l’assassinat du journaliste saoudien. Mike Pompeo, devrait quant à lui « continuer à faire pression » sur les responsables saoudiens, selon un responsable du département d’Etat.
Le conflit au Yémen où un cessez-le-feu est entré en vigueur récemment dans le port de Hodeida devrait être aussi au coeur des discussions. Un dossier dans lequel le Sénat américain insiste pour que Washington cesse de soutenir militairement au Yémen la coalition menée par l’Arabie saoudite.
Il pourrait également être question du « plan de paix » israélo-palestinien promis par la Maison-Blanche, mais dont l’annonce se fait attendre.