Pékin commencerait-il à lâcher du lest concernant les minorités musulmanes du pays ? Le ministère des Affaires étrangères du Kazakhstan vient en tout cas de confirmer que plus de 2000 Kazahs du Xinjiang ont été autorisés à partir en décembre dernier.
Ces individus peuvent donc retourner au Kazakstan en abandonnant la nationalité chinoise et demander la citoyenneté ou une résidence permanente au Kazakhstan, a fait savoir le bureau de presse du ministère kazakh.
Mais ni la Chine ni le Kazakhstan n’ont donné de raisons à ces départs. Le ministère chinois des Affaires étrangères contacté par l’agence Associated Press n’a pas souhaité faire de commentaires.
La Chine et le Kazakhstan, pays voisins, sont des partenaires commerciaux importants. Le Kazakhstan se montre donc frileux quant à une critique frontale de la Chine et de ses camps de détention.
Cependant les diplomates kazakhs tentent de libérer leurs propres citoyens du Xinjiang. Des responsables du ministère des Affaires étrangères ont déclaré en novembre dernier que la Chine avait arrêté 29 citoyens kazakhs et que 15 avaient été libérés et autorisés à rentrer au Kazakhstan.
Les personnes autorisées à rentrer jusqu’à présent seraient majoritairement des citoyens kazakhs ou des personnes ayant un conjoint ou des enfants nés au Kazakhstan.
Fin décembre, un ancien détenu Kazakh a rapporté son témoignage sur les camps au journal le Monde. « Il y avait des bâtiments neufs, et d’autres qui n’étaient pas finis. Il devait y avoir 3 000 personnes, beaucoup de Kazakhs comme moi, qui étaient nés en Chine et à qui on disait qu’ils n’auraient pas dû changer de nationalité. Des gens qui avaient utilisé WhatsApp. D’autres qui avaient dit “Assalamu alaykum” », raconte Orinbek Koksebek. L’homme de 38 ans a passé 125 en détention en Chine début 2018.
Chine : 2000 Kazakhs autorisés à quitter le Xinjiang
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