En Cisjordanie, l’eau est régulièrement coupée, malgré la chaleur. Israël accuse les Palestiniens de ne pas avoir renouvelé leurs canalisations vieillissantes.
La situation était déjà critique lors du dernier ramadan. Mais l’été suit son cours et, sous une quarantaine de degrés en ressenti et un soleil de plomb, les Palestiniens continuent à manquer d’eau. Et si cela ne se voit pas directement sur le visage des habitants du pays colonisé, le sol et les plantations accusent le coup. Depuis plusieurs jours, la pénurie d’eau s’est même aggravée, selon l’AFP, qui explique que, désormais, « des dizaines de milliers de Palestiniens subissent les effets néfastes de coupures d’eau intempestives. » Derrière ces coupures en Cisjordanie, les autorités israéliennes, responsables de l’approvisionnement en eau.
Le manque d’eau touche aussi les cultivateurs
Car les coupures d’eau n’ont rien d’anodin : si elles touchent la Cisjordanie, elles sont totalement invisibles de l’autre côté des check-points. Les Israélien, eux, « n’ont pas de coupures, ça ne touche que les villes et villages palestiniens », dénonce le directeur du département de l’eau à la mairie de Salfit. Dans cette petite ville de 15 000 habitants, évidemment occupée par Israël, les températures dépassent chaque jour largement les 30 degré sur le thermomètre. Beaucoup plus en ressenti. Le manque d’eau touche les habitants, mais pas seulement. Les agriculteurs voient leur saison fragilisée, leurs récoltes ayant été gâchées,alors que le bétail est assoiffé.
Côté israélien, on assure qu’aucune volonté de lancer la guerre de l’eau n’est à l’origine de ces coupures. Selon Uri Schor, porte-parole de l’autorité israélienne de l’eau, les Palestiniens seraient les fautifs du manque d’eau chez eux : l’Israélien parle d’un « refus total » de la part des Palestiniens de renouveler les canalisations. Le porte-parole assure également que les Israéliens aussi manquent d’eau. Mais à Salfit, on crie au mensonge. « Les Israéliens ne disent pas la vérité quand ils affirment que toute la région est touchée. » Quoi qu’il en soit, le contrôle des réserves d’eau reste un enjeu majeur du conflit israélo-palestinien, qui a donné lieu à un véritable « apartheid de l’eau » depuis plusieurs années.