Le président de la République s’oppose fermement à une modification de la loi de 1905, un temps évoquée par son Premier ministre Manuel Valls.
Les propositions ont été avancées par le Premier ministre. Mais du côté de l’Elysée, les pistes évoquées par Manuel Valls concernant le financement des mosquées n’ont pas franchement trouvé d’oreille attentive. Dans un entretien au quotidien Le Monde, Manuel Valls proposait, il y a quelques jours, de geler les financements de mosquées françaises provenant de pays étrangers. Le Maroc, l’Algérie et l’Arabie Saoudite sont les principaux mécènes étrangers de mosquées hexagonales, même si leurs fonds ne représentent qu’un infime pourcentage de l’argent versé aux mosquées françaises. Plus tard dans Libération, le même Manuel Valls disait vouloir « passer en revue toutes les solutions sans (s)’interdire une forme de financement public. »
Jean-Pierre Chevènement à la rescousse
Or, qui dit financement public dit concordat ou tout au moins modification de la loi de 1905 sur la laïcité. Une hypothèse balayée d’un revers de main par le président de la République. François Hollande a affirmé qu’il refusait de toucher à la loi sur la séparation de l’Etat et des cultes. Concernant les financements étrangers, Hollande est également sceptique… Selon lui, si ces fonds provenant de pays étrangers sont contrôlés et que les instances de l’Islam rendent transparents les circuits de financement, les transferts d’argent du Maghreb ou du Golfe vers la France pourraient très bien se poursuivre. Sur la plupart de ses propositions, Manuel Valls est désavoué par son président.
Ce dernier est cependant d’accord avec son Premier ministre quant à la relance de la Fondation des œuvres de l’Islam de France. Comme nous l’annoncions en mars dernier, Jean-Pierre Chevènement devrait prendre la tête de la fameuse fondation. Celle-ci aurait notamment pour mission de centraliser les financements du culte musulman. La construction et la gestion des lieux de culte devrait donc passer par la fondation imaginée il y a plus de dix ans par Dominique de Villepin. Mais l’idée n’a jamais vraiment pris. Avec Chevènement, qui avait fait signer, en 1999, un document posant les « principes et fondements juridiques régissant les rapports entre les pouvoirs publics et le culte musulman », aux représentants musulmans, la fondation pourrait retrouver de sa superbe.