7 septembre 2015 : le nouveau maire de Clichy affirmait que « la construction d’une mosquée aux musulmans clichois leur permettant d’exercer leur culte dignement est indispensable. » Rémi Muzeau s’engageait alors « pour la construction d’un centre culturel et cultuel musulman rue d’Estienne d’Orves. » C’est dans cette même rue que, deux ans plus tard, le maire de Clichy-la-Garenne a demandé l’interdiction des prières de rue.
Des élus qui veulent agresser des fidèles
Avec une centaine d’élus, pour le moins virulents, ce dernier vendredi a été l’occasion de voir les opposants aux prières de rue s’en donner à cœur-joie: de nombreuses insultes ont été proférées et, selon un journaliste d’Europe 1, « des élus avec leurs écharpes ont tenté d’aller bousculer les fidèles. » Le journaliste décrit un « mouvement de foule », des « bousculades » et des « chutes. »
#Clichy Toujours plus loin dans le surréaliste : ce sont bien des élus avec leurs écharpes qui ont tenté d’aller bousculer les fidèles. Mouvement de foule, bousculade, chutes… Les gendarmes s’interposent. pic.twitter.com/I131eryIMq
— Théo Maneval (@TheoManeval) 10 novembre 2017
Les gendarmes ont dû s’interposer, preuve que le bras de fer entre la mairie et l’Union des associations musulmanes de Clichy est en train de se durcir. Et si Rémi Muzeau assure qu’il doit, en tant que maire, « assurer la tranquillité et la liberté des gens de (sa) ville », force est de constater que la situation dégénère petit à petit.
Une promesse électorale non tenue
Depuis mars, et l’évacuation de la salle de prière de la rue d’Estienne d’Orves de Clichy, les musulmans prient dans la rue chaque vendredi. Ils dénoncent le manque de volonté de leur maire de leur octroyer un terrain pour construire un nouveau lieu de culte. Une promesse électorale non tenue par Rémi Muzeau, qui a appelé les élus Les Républicains à manifester avec lui.
La salle de prière, qui accueillait entre 3 000 et 5 000 fidèles chaque jour, doit être transformée en médiathèque. Les fidèles ont alors été invités à se diriger vers une nouvelle mosquée à 1,5 kilomètre du centre-ville. Un lieu de culte mal desservi par les transports et qui, selon l’UAMC, ne respecte pas les normes de sécurité.