« Je ne soutiens pas le Hamas ! Je soutiens la dignité humaine et le respect ! Je soutiens le partage ! Je soutiens la paix ! » En 2014, au moment où un Israël refusait un cessez-le-feu et bombardait Gaza, Madonna dénonçait l’intervention israélienne dans les territoires occupés. Elle réclamait un cessez-le-feu et prenait partie pour « les enfants innocents de Gaza. »
Cinq ans plus tard, Madonna a accepté de se produire lors du concours de l’Eurovision, dont la finale aura lieu le 19 mai à Tel-Aviv. La chanteuse interprètera deux titres pour la modique somme d’un million de dollars financés par un donateur milliardaire canado-israélien, Sylvan Adams, qui avait déjà réussi à faire venir le Giro en Israël.
Les réactions à l’annonce de la venue de Madonna ont logiquement été négatives. « Si Madonna voulait vraiment soutenir les enfants palestiniens, elle annulerait sa représentation de l’Eurovision à Tel-Aviv », écrit ainsi Hilary Aked, de l’université de Bath, dans The Independent.
Madonna s’était produite en Israël en 2012. Depuis, elle n’est jamais remontée sur une scène de l’Etat hébreu. Sylvan Adams voulait offrir à Israël « un coup de pouce pour son image. » Et il a réussi en enrôlant la chanteuse pour une belle somme. Mais il reste encore du temps à l’artiste pour changer d’avis.
Car la pression du mouvement BDS est continue. L’organisation en faveur du boycott rappelle que le centre des expositions de Tel-Aviv est construit « sur les ruines du village palestinien de al-Shaykh Muwannis dont les habitants ont été déplacés de force et n’ont jamais eu le droit de revenir. »
Comme il l’a fait avec Lauryn Hill, Lana Del Rey et Lorde, BDS espère réussir à faire changer d’avis Madonna. Pour ce faire, des artistes palestiniens et israéliens ont publié une lettre dans laquelle ils demandent à la chanteuse de revenir sur sa décision. « Nous ne pouvons rester silencieux tandis que nos homologues palestiniens souffrent en silence de déshumanisation et de violence », écrivent-ils.