Ce dimanche, les représentants de soixante-quinze Etats étaient réunis pour tenter de faire avancer la paix au Proche-Orient. Une rencontre symbolique à laquelle les dirigeants israéliens et palestiniens n’étaient pas conviés. Les responsables sionistes avaient d’ailleurs dénoncé une « imposture. » Qu’importe, les participants à la conférence ont travaillé sur le sujet pour sortir un communiqué en faveur de deux Etats. Le document appelle Israéliens et Palestiniens « à démontrer leur engagement pour la solution à deux Etats, et à s’abstenir d’actions unilatérales qui préjugeraient du résultat de la négociation, notamment sur les frontières, Jérusalem et les réfugiés. » En cas de nouvelles actions, préviennent les participants à la conférence pour la paix, « ils ne les reconnaîtront pas. »
L’arrivée de Trump à la Maison-Blanche fait peur
Ce grand rendez-vous initié par la France n’aura donc finalement pas apporté grand-chose. Jean-Marc Ayrault, le ministre des Affaires étrangères, a bien entendu rappelé que la paix passerait forcément par la remise en place des frontières de 1967 et qu’Israël devait prendre en compte les résolutions de l’ONU. Mais du côté israélien, on n’en a cure : la colonisation continue alors même qu’elle est considérée comme illégale et l’état sioniste continue de violer les résolutions onusiennes sans être sanctionné. Ce communiqué est donc un petit symbole. Mais la véritable information, c’est le coup de téléphone que le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, aurait passé à Netanyahu pendant la conférence. Selon le journal Haaretz, il aurait promis au Premier ministre israélien un texte adouci.
Car à quatre jours seulement de l’investiture officielle de Donald Trump, les relations entre les Etats-Unis et Israël ont changé. La résolution votée à l’ONU grâce à l’abstention des Etats-Unis, et qui concerne la condamnation de la colonisation israélienne, n’est plus qu’un mauvais souvenir : Trump sera un véritable allié d’Israël, et Netanyahu le sait. Du côté de la communauté internationale, on redoute que le nouveau président américain mette fin aux derniers espoirs de paix et n’envenime la situation. François Hollande a prévenu que, « plus de vingt ans après les accords d’Oslo, chacun doit bien comprendre quel est l’enjeu. Rien ne peut être improvisé ou bouleversé. » Mais alors que la pression américaine va se faire de plus en plus forte, le président français a déjà annoncé que « seules des négociations directes entre Israéliens et Palestiniens peuvent conduire à la paix, nul ne le fera à leur place. » Bref, une façon de dire que la conférence de dimanche n’aura aucun impact sur la suite du conflit israélo-palestinien.