Il était entendu, en cette fin de matinée, par les juges. Après les révélations du rapport d’expertise informatique des téléphones et ordinateurs de Tariq Ramadan, Henda Ayari et Christelle, qui lui avaient valu un refus de la part des magistrats de sa demande de mise en liberté, Tariq Ramadan a demandé à être entendu par les juges. Le document de 82 pages montrait des mensonges aussi bien du côté de la défense que de celui de la partie civile.
Alors, qu’est-il sorti de cette nouvelle audition, qui s’est terminée peu après 14 heures 30 ? Si Tariq Ramadan a demandé à être entendu par les juges, ces derniers s’attendaient forcément à de nouvelles révélations de la part de l’intellectuel. Selon des sources proches du dossier, Tariq Ramadan a confirmé la teneur de sa relation avec Christelle, comme le montrent les échanges des messages publiés dans le rapport d’expertise. Mais il a surtout également avoué avoir eu une relation avec Henda Ayari, ce qu’il niait jusqu’à présent.
De quoi changer la donne ? « Le sujet n’est pas la manière dont il s’est défendu et s’il a menti. Ce qui est important, ce sont les mensonges des plaignantes », explique une source proche du dossier qui voit là « une sorte de rebondissement dans l’affaire, car les projecteurs vont désormais être braqués sur les déclarations des plaignantes et non plus sur celles de Tariq Ramadan. » Les juges devront donc désormais se concentrer exclusivement sur le consentement ou non des relations.
C’est une nouvelle affaire Ramadan qui commence aujourd’hui. Selon Europe 1, Me Emmanuel Marsigny « annonce une plainte contre elles pour dénonciations calomnieuses, et une nouvelle demande de remise en liberté. » La journaliste de la radio ajoute que l’avocat estime que « les ‘éléments matériels incontestables’ que sont les SMS échangés avec Christelle qui ont prouvé la relation niée jusque là par Ramadan, ‘ont libéré la parole’ de son client qui jusque là se sentait condamné d’avance. »
Qu’attendre désormais de la suite ? « Il faudra réinterroger les parties civiles, organiser éventuellement de nouvelles confrontations », indique notre source proche du dossier qui conclut que ces révélations modifient forcément la suite : « Le dossier va désormais se résoudre à sa plus simple expression », conclut-il.