Selon le New York Times, le mois dernier, Mahmoud Abbas, le président palestinien, s’est rendu secrètement dans la capitale saoudienne pour une entrevue avec le prince héritier pour parler du plan de paix au Proche-Orient imaginé par Donald Trump. Si peu d’informations ont filtré quant à cette entrevue, des responsables palestiniens, arabes et européens ont assuré que le prince héritier avait parlé d’un plan en faveur des Israéliens.
Le deal proposé par Mohammed ben Salman était la création d’un Etat palestinien, mais avec, pour les Palestiniens, « une souveraineté limitée sur leur propre territoire », écrit le New York Times. MBS aurait également demandé à Abbas de renoncer à faire de Jérusalem-Est la capitale de ce futur au profit d’Abu Dis, et à la Cisjordanie.
Quelle mouche a bien pu piquer le futur roi d’Arabie Saoudite ? En se focalisant sur un ennemi commun avec les Etats-Unis, l’Iran, le royaume semble s’être automatiquement allié avec Israël. Petit à petit, l’alliance de circonstance s’est construite, notamment lorsque Riyad a déclaré le Hezbollah comme organisation terroriste.
En discutant avec Abbas, MBS a-t-il tenté d’imposer cette solution ? Du côté des Etats-Unis, le porte-parole de la Maison-Blanche assure qu’il y a des « conversations avec les acteurs régionaux. » L’ambassadeur saoudien aux Etats-Unis, le prince Khalid bin Salman, assure de son côté que son royaume « reste attaché à un règlement du conflit basé sur l’initiative de paix arabe de 2002, incluant Jérusalem-Est comme capitale d’un Etat palestinien et sur les frontières de 1967. »
Loin de cette version officielle, le prince héritier aurait proposé, selon plusieurs sources citées par le New York Times, de faire passer la pilule en promettant un soutien financier considérablement accru aux Palestiniens. MBS aurait même proposé un paiement comptant, que Mahmoud Abbas aurait refusé.