Il avait fallu attendre près de dix ans avant que Mattel ne lance une Barbie noire. Mais depuis 1959, la marque de jouets a soigneusement évité de proposer à ses clients une poupée musulmane. Si bien qu’il y a un an, une Nigériane, Haneefah Adams, a créé elle-même une « hijarbie », une Barbie en hijab. Une nouvelle initiative, cette fois de deux Américaines, Kristen Michaels et Gisele Fetterman, va permettre aux petites filles de coiffer leurs poupées d’un foulard. Les deux jeunes filles ont créé l’association For Good et œuvrent pour plus de tolérance. En créant des mini-hijabs pour Barbie, elles ont pour objectif de lutter contre les discriminations contre les femmes voilées et de promouvoir la diversité religieuse.
L’idée est née dans la tête de Gisele Fetterman, en voyant sa fille jouer avec ses poupées Barbie. L’enfant a demandé à sa mère pourquoi aucune des poupées ne ressemblait aux mères de ses amies musulmanes, raconte aufeminin. Voyant que Mattel ne créait pas de Barbie musulmane, Gisele a donc décidé, avec son amie Kristen, de créer des hijabs pour les poupées. Non musulmanes, les deux créatrices ont donc fait appel à une amie musulmane pour « faire la différence pour élever les futures générations. » L’objectif n’est ni politique ni religieux, les créatrices veulent simplement offrir la possibilité à des enfants musulmans de « jouer avec des poupées qui ressemblent à leur mère ou à leur grand-mère. »
Avec, en ligne de mire, un réel objectif de promouvoir la diversité : « Les enfants sont comme des éponges. Ils sont en permanence en train d’apprendre, même lorsqu’ils jouent. Peu importe comment vous élevez vos enfants, s’ils voient des gens différents d’eux, ils vous poseront des questions », estiment les créatrices, qui veulent également que les enfants « sachent qu’il y a beaucoup de religions différentes qui doivent être respectées, et que ce n’est pas un problème d’être différent. » Il n’y a également aucun but commercial dans cette initiative : les deux Américaines reverseront les bénéfices des ventes à des associations comme le Centre islamique ou le Service aux familles et enfants juifs, tous deux basés à Pittsburgh.