Le gouvernement a décidé fin septembre de réduire de 50 millions d’euros le budget de France Télévisions l’an prochain. Dans le cadre de ce vaste plan d’économies dans l’audiovisuel public, seuls une dizaine des 26 reporters qui travaillent actuellement sur « Complément d’enquête » et « Envoyé Spécial » seront maintenus.
Ces deux émissions semblent être particulièrement visées, puisque si ces magazines verront leur diffusion maintenue à trois soirées par mois, elles seront pourtant raccourcies d’une quinzaine de minutes.
« Les magazines du jeudi (sont) en danger. C’est l’indépendance de l’info qui est en jeu pour des raisons budgétaires… », a déploré la journaliste Elise Lucet sur son compte Twitter, en faisant référence à « Complément d’enquête » et « Envoyé Spécial ».
« C’est un bon moyen pour la direction de reprendre une forme de contrôle sur les journalistes d’investigation », a déclaré un membre de l’une des rédactions. Celui-ci craint en effet que les sujets qui seront confiés à des sociétés de production ne fragilise l’indépendance des émissions et qu’il leur soit difficile de résister aux pressions économiques, industrielles ou politiques.
Depuis une dizaine de jours, de nombreux journalistes partagent le hashtag #Touchepasamoninfo. Un compte Twitter du même nom a même été crée en soutien : « Bientôt 3 fois moins d’enquêtes, de grands reportages et d’investigation sur France 2 ? Soutenez l’info », peut-on y lire.