Les imams musulmans en Italie devront être inscrits à un cours leur enseignant la constitution nationale, dans le but d’améliorer l’intégration et de combattre la radicalisation. Le gouvernement italien espère que le cours aidera à «créer un climat de tolérance» et incitera tous les leaders religieux — non catholiques du pays — ainsi que les futurs travailleurs étrangers, à s’inscrire. La formation dont le coût s’élève à 92 000 euros est financée par le Ministère de l’Intérieur avec l’aide de l’Université de Bologne, où travaille le professeur Giovanni Cimbalo, directeur du cours. Celui-ci a déclaré que toutes les religions qui n’ont pas été officiellement reconnues par l’Etat italien – y compris l’islam – étaient les bienvenues.
L’Islam, une religion non reconnue
L’Italie accueille environ 1,7 million de musulmans, la quatrième plus grande population d’Europe, avec un nombre croissant depuis le début de la crise des migrants. Cependant, l’Islam n’est pas officiellement reconnu comme une religion dans le pays. Il n’y a que huit mosquées officielles, un nombre qui s’est réduit suite à la fermeture de cinq autres en octobre dernier pour irrégularités administratives. Le manque de lieux de culte a poussé les croyants à prier chez eux ou de plus en plus dans des centres culturels — on en dénombre 800 aujourd’hui. Cette forme cachée de culte aiderait à favoriser la radicalisation selon certains. Le cours mettra également l’accent sur le processus de mise en place de nouveaux lieux de culte pour lutter contre ces pratiques alternatives.
La formation débutera en février à Ravenne, une ville du nord de l’Italie et le programme sera déployé par la suite dans six universités, dont certaines à Pise et à Florence. « Le but est de favoriser le dialogue entre les religions et les cultures, et de contribuer à la construction d’une société pacifique et non violente », affirme Giovanni Cimbalo. Le syllabus devrait contenir les principes constitutionnels de l’Italie et les droits et devoirs inhérents aux sociétés démocratiques. Les thèmes abordés comprendront la liberté de religion, la liberté d’expression et le droit de pratiquer des croyances individuelles.