Selon les informations rapportées par les principaux médias turcs, tout porte à croire que l’auteur de l’attentat qui a ciblé le Reina, une discothèque branchée et sélect d’Istanbul située sur la rive européenne du Bosphore, serait originaire d’Asie centrale, d’Ouzbékistan ou de Kirghizistan. Un attentat sanglant qui a tué 39 personnes, dont les deux tiers des ressortissants étrangers – principalement de pays arabes et musulmans, ainsi qu’une Franco-Tunisienne – et fait au moins 69 blessés. Vers 01h30 ce dimanche, le terroriste, toujours en cavale, avait tué un policier et un autre homme à l’extérieur de la boîte de nuit, dans laquelle se trouvait près de 600 personnes, avant de s’y introduire pour perpétrer le massacre à l’aide d’un fusil automatique.
Istanbul, cible clé de Daesh
La police a tôt fait de corréler ce nouvel attentat à celui qui avait frappé l’aéroport Atatürk d’Istanbul en juin dernier, revendiqué alors par l’organisation Etat islamique. La Turquie est particulièrement visée par une série d’une trentaine d’attaques meurtrières depuis près de deux ans et son alignement dans la coalition anti-Daesh menée par les Etats-Unis en Syrie et en Irak. Rien qu’à Istanbul, outre celui de l’aéroport, deux autres attentats y ont été commis en 2016, une année noire pour la Turquie qui a subi par ailleurs des attaques au sud-est par les rebelles kurdes en regain de conflit, et auxquelles s’ajoute le coup d’Etat manqué contre Erdogan en juillet.
L’Etat islamique revendique d’ailleurs disposer de cellules actives dans le pays, qui ont coordonné les attaques suicides de janvier et mars 2016 sur l’avenue Istiklal, l’une des plus prisées par les touristes à Istanbul. Le groupe terroriste avait également diffusé le mois dernier une vidéo montrant l’assassinat de deux soldats turcs, tout en appelant ses partisans à « conquérir » Istanbul. Le Premier ministre Binali Yildirim a précisé hier que l’assaillant du Reina avait abandonné une arme dans la discothèque et a pu s’échapper « à la faveur du chaos » qui s’ensuivit.