Après plus de cinq années de suspension des relations entre le souverain pontife et le grand imam d’Al-Azhar, le cheikh Ahmed Al-Tayeb, le dialogue a repris en mai dernier avec la visite du responsable musulman avec le pape François. L’Académie des recherches islamiques de l’université Al-Ahzar, au Caire en Egypte, avait rompu le dialogue avec le Vatican en 2011. Benoît XVI était alors le pape. « Cette décision s’inscrit dans le cadre des réactions contre l’Islam réitérées par Benoît XVI. Le pape a répété que les musulmans opprimaient les non-musulmans vivant avec eux au Moyen-Orient », avait écrit Al-Azhar dans un communiqué. Le pape avait alors appelé à protéger les chrétiens coptes égyptiens en 2011. Cela n’avait pas plu au dirigeants d’Al-Azhar. Depuis, les choses ont changé : le pape n’est plus le même, tandis que les frères musulmans ont été renversés par le régime dictatorial de Sissi.
Les rencontres se multiplient
Deux ans plus tard, alors que Benoît XVI démissionnait, Mahmoud Azab, conseiller du cheikh Ahmed Al-Tayeb, annonçait que la reprise des relations avec le Vatican dépendrait « de la nouvelle atmosphère créée par le futur pape. » L’arrivée du pape François semble avoir accéléré le réchauffement des relations entre le cheikh et le Vatican. Dans un article balayant les « cinq événements qui vont marquer l’actualité religieuse en 2017 », La Croix indique que, dès avril 2017, le dialogue reprendra entre le Saint-Siège et l’institution de l’Islam sunnite. Une reprise des relations qui fait suite à la rencontre entre Ahmed Al-Tayeb et le pape, mais également à la visite d’une délégation vaticane au Caire en octobre dernier. En attendant, précise La Croix, un colloque devrait se tenir en Egypte en février prochain pour parler du dialogue interreligieux. Mais en avril 2017, c’est à Rome que débuteront réellement les pourparlers entre le souverain pontife et le cheikh.