Le Young Museum à San Francisco connu pour ses évènements autour de stylistes et créateurs de mode tels que Oscar de la Renta, Jean Paul Gaultier ou encore Yves Saint Laurent, décide de changer de cap et de mettre les pleins feux sur le hijab – le foulard porté par certaines femmes musulmanes. L’exposition The Fashion of Islam est un projet du nouveau directeur du musée, Max Hollein, prévu pour l’hiver 2018.
« Il est très probable que certaines personnes pensent que la mode n’existe même pas dans l’islam mais si l’on regarde l’Arabie Saoudite, Dubaï ou encore Beyrouth, la mode est d’une grande importance puisqu’elle traduit d’une certaine manière un développement politique et social et permet de comprendre certains aspects culturels des pays arabes et musulmans » a déclaré Max Hollein.
L’idée du directeur serait d’aborder le sujet sous différentes perspectives, essayer de montrer comment les styles islamiques ont été créés et naissent finalement de deux oppositions distinctes : les croyances religieuses qui impliquent la discrétion et incitent à éviter l’extravagance vestimentaire, et la mode en tant que telle avec ses différentes tendances, qui elles, incitent à mettre en valeur une personne et à attirer les regards sur celle-ci.
De Young Museum est l’un des rares musées à s’aventurer sur le terrain de la mode islamique
Une partie de l’exposition explorera les multiples interprétations du hijab à travers les stylistes et créateurs islamistes et européens, d’Iman Aldebe et Hussein Chalaya à Dolce & Gabbana. Une autre sera destinée au streetwear et sportswear islamiques, adressant la question du burkini et ses controverses, dont celle qui est apparue sur les plages cet été en France. Une autre section abordera un aspect plus historique, et s’engage à mettre en exergue les différentes robes de la tradition musulmane à travers le temps.
Alors que la communauté musulmane aux Etats Unis craint pour son avenir sous la présidence de Donald Trump, l’exposition se positionne comme un évènement en soutien aux musulmans et veut permettre une meilleure compréhension des richesses derrière la religion, qui s’étendent jusqu’à la mode.