Le Royal Islamic Strategic Studies Center d’Amman vient de livrer son classement des 500 musulmans les plus influents du monde. Une publication qui, indique le centre jordanien, « vise à déterminer l’influence que certains musulmans ont sur cette communauté. » Ces personnes influentes, précisent les auteurs du rapport, sont celles « qui ont le pouvoir (culturel, idéologique, financier, politique ou autre) de changer les choses et qui ont un impact significatif sur les musulmans du monde. » Un impact qui peut être « soit positif, soit négatif », peut-on encore lire. Pour mesurer leur influence, le Royal Islamic Strategic Studies Center a notamment fait des calculs chiffrés en recensant les livres, les produits merchandising ou les tweets de ces personnes, mais a également étudié « leur impact historique » sur le monde musulman.
Le roi d’Arabie Saoudite, « salafiste modéré »
En première position, le plus influent des musulmans est le cheikh égyptien Ahmed el-Tayeb. En mai dernier, le pape François ne s’était pas trompé en rencontrant le grand imam d’Al-Azhar au Caire. Car l’Egyptien a eu, cette année, une influence accrue dans l’Islam sunnite, dont près de 90 % des musulmans dans le monde se réclament. Le cheikh a d’ailleurs une influence qui dépasse largement les frontières égyptiennes : il a été formé à Paris, à la Sorbonne, mais a aussi enseigné dans les plus grandes universités du Qatar et de l’Arabie Saoudite. Surtout, Ahmed el-Tayeb représente un rempart contre l’extrémisme, puisqu’il est à la tête d’un conseil qui s’oppose aux discours de Daesh. Mais il est également à la solde d’un dictateur — le maréchal Sissi —, d’où peut-être son aura internationale auprès des différents chefs d’Etats.
Sur le podium des musulmans les plus influents du monde, on retrouve en deuxième position le roi de Jordanie, Abdallah II. Notamment grâce à sa position géographique, son influence est très importante : le rapport du Royal Islamic Strategic Studies Center rappelle son rôle de « modérateur » dans le conflit israélo-palestinien et son alliance avec la coalition internationale en Syrie, alors que son pays accueille deux millions de réfugiés, principalement des Syriens. Salmane ben Abdelaziz Al Saoud, le roi d’Arabie Saoudite, complète le podium. L’institut jordanien qualifie ce dernier de « salafiste modéré » et rappelle que sa grande influence est principalement due au fait que son royaume gère deux lieux saints de l’Islam : La Mecque et Médine.