Lors du débat des primaires citoyennes, Sylvia Pinel s’est emportée : la patronne du Parti radical en a assez que « lorsqu’on parle de la laïcité, on l’associe tout de suite à la question de l’Islam. » Et elle a tenu à le dire. « Certains se servent de la laïcité pour stigmatiser une seule religion : l’Islam », n’a pas hésité à fustiger la ministre, qui s’est cependant laissée aller à quelques idées reçues proches du fantasme : « Quand les pères ou les grands frères imposent le voile aux femmes est inacceptable mais c’est autant une question de droits des femmes, que de laïcité. C’est aussi par l’éducation que nous allons arriver à éradiquer ces entraves à la République », a-t-elle ajouté. Une phrase qui a largement fait réagir sur les réseaux sociaux.
« Les grands frères qui imposent le voile aux femmes » tout ce qu’on m’a imposé c’est le foot à la TV. Arrêtez maintenant.. #PrimaireLeDebat
— Latifa (@LallaKhr) 12 janvier 2017
Alors, certes, on a forcément parlé d’Islam hier soir. Ce qui semble avoir provoqué une certaine excitation chez Manuel Valls, plutôt moribond lorsqu’il s’agissait de parler des questions économiques. Malgré quelques envolées anti-Islam, donc — comme lorsque l’on a entendu que la laïcité était « mise en cause par une certaine pratique de l’Islam », le débat a moins tourné autour de l’identité que d’autres questions plus importantes comme celle du revenu universel ou comme le 49-3. On la disait divisée, la gauche n’a pas semblé si éparpillée que cela. Au contraire, même, François Fillon a été la cible numéro 1 des candidats à la primaire de gauche, qui ont préféré s’en prendre au candidat des Républicains plutôt qu’aux uns et aux autres. Une unité de façade ? Qu’importe. Ce jeudi soir, les candidats aux primaires citoyennes ont remis un peu de gauche dans le Parti socialiste. Ils ont voulu remettre du clivage gauche-droite là où on ne voyait plus de frontière entre les deux bords. Mais derrière les discours, on attend maintenant les actes.